Au commencement

Ma vie musicale a débuté à l’âge de 4-5 ans, j’ai un souvenir très précis lorsque tout a commencé. C’était chez ma grand-mère, je devais regarder la télévision par bribe, et là, toute mon attention a été retenu par… Michel Sardou (ça commence mal) Oui, sa tête en gros plan empoignant le micro à pleine main me reste encore en mémoire. C’est à partir de ce moment que j’ai voulu être chanteur. Donc, première influence musicale : Michel Sardou. (heureusement que l’on ne conserve pas grand chose des premières…)

Mon enfance a été rythmé ensuite par les 33 et 45 tours des Beatles que passaient en boucle mes oncles chez ma grand-mère (période Love me Do, She loves you). Ouf !!! Michel Sardou est derrière moi, j’ai échappé à la variété de justesse. J’ai rencontré un piano sur mon chemin lors d’un mariage en Belgique, je me suis essayé à trouver “au clair de la lune”, je dois avoir 10-11 ans. C’est pas très rock, je l’avoue !!!
C’est un peu vide musicalement, mais mon rêve de chanteur est un peu mis de côté au profit des jeux et insouciances de l’enfance.

L'adolescence

L’adolescence. La radio, comme tout le monde, FM, comme tout le monde, les chansons des années 80 : Peter et Sloane, Images, Gold et consorts. Non, pas Indochine, j’ai jamais aimé. Le top 50 dans toute sa splendeur. Et à cette époque, une chanson et un groupe retient mon attention : WHAM avec “wake me up”, j’achète la K7, et des heures à écouter l’album”make it big” et à… chanter dessus à tue-tête. La vocation est en marche, et sans le savoir, je commence à travailler ma voix peut-être.
Noël, dans le sapin, un petit synthè monophonique (une seule touche appuyée à la fois) genre 32 notes et le déchiffrage du solfège des chansons Télépoche (David et Jonathan notamment), je me rappele d’une phrase de mon ami inséparable de l’époque (Christophe) : “c’est simple la musique”. (on est pas encore arrivé pourtant).

Je suis en quatrième, je dois avoir 14 ans, des boutons plein la “cheutron” et une tête de premier de la classe (mais le bulletin scolaire suit pas en revanche).
Avec mon voisin et ami du dessus (Guillaume qui a un synthé 64 touches avec batterie et accompagnement, le must pour l’époque !!! une relique aujourd’hui), on commence à créer des musiques (dans le genre Jean-Michel Jarre qui n’a qu’à bien se tenir). Premier pas de compositeur !!! Un soir, son père (Jean-Michel, pas Jarre, celui de Guillaume, le père c’est juste) sort sa guitare et nous joue et chante ‘La Bamba”, ouaaa, le choc, c’est génial la guitare. Personne très humble, il me dit “non, tu sais, c’est très simple en fait”. Dans le même temps, je suis aux scouts, oui, l’uniforme avec la chemise bleue et le foulard, … non, j’ai pas de photos. Et là, un animateur qui joue de la guitare nous apprend un ou deux accords (mi et la sont dans un bateau…).

Premières rencontres brèves avec ce fabuleux instrument. Histoire à suivre…

Mes premières

Je commence à écrire des poèmes ou esquisses de chanson à l’âge de 16 ans. Je crois que la première a été écrite pendant des vacances en Corse (sans lendemain). Les îles déjà…
Un pote de ma classe de deuxième année de BEP (Stéphane Delignières) a un DX7 (super synthé de l’époque avec lequel on peut fabriquer ses propres sons). On joue chez lui le mercredi après-midi mes premières chansons (huitième merveille, drogue, don…). Il a une guitare nylon également, que je touche un peu, j’essai de rejouer les mélodies de voix de mes chansons, c’est simple la guitare. (à ce moment-là, je ne sais pas que je suis loin de la vérité). C’est décidé, je vais jouer de la guitare.

J’en ai une pour mes 17 ans. Le lendemain, je me casse la clavicule gauche au foot. Je ne sais pas si vous avez essayé de jouer de la guitare avec une clavicule cassée, c’est un peu Le Bossu de notre-Dame. J’essaye malgré tout de poser les doigts sur mon trésor fraîchement acquis. Sans compter la clavicule, put… ça fait mal aux doigts. (surtout que c’est une folk, cordes en acier, qui fait plus mal qu’une guitare aux cordes nylon).RIONS un peu, en l’achetant, le vendeur me dit fièrement que c’est une libanaise, ah bon, ça doit être spéciale une libanaise. Bon, j’y connais pas grand chose à l’époque (pas tellement plus maintenant vous me direz), ce n’est que plus tard que je comprendrais qu’il me disait Ibanez (marque de guitare Ja-po-nai-se réputée).

Question oreille, c’est pas terrible. J’en suis toujours à George Michael et j’écoute Jean-Jacques Goldman aussi, période “entre gris clair et gris foncé” et ses textes qui me fascinent. Donc, j’alterne G.M et J.J.G sur la chaîne Hi-fi. C’est un peu serré comme culture musicale, ça va changer un peu plus loin, ne vous inquiétez pas. La clavicule ressoudée, j’apprends la guitare avec une méthode Marcel Dadi (guitariste décédé de finger-picking , c’est à dire basse, rythme et mélodie jouée en même temps sur une seule et même guitare, très difficile à faire…). Mais ce n’est pas ce que j’apprends dans cette méthode, mais les premiers accords, nos fameux mi la dans un bateau et leurs copains sol, do, ré et fa qui fait chi… avec son put… de barré. Celui qui fait de la guitare me comprendra, face à fa et si pas si faciles, on est mal barré. Dedans, il y a également une dizaine de chansons (Beatles, the house of Rising Sun (l’original des portes du Pénitencier), Jeux Interdits, Apache, …) qui permettent d’aborder différents styles de guitares (arpèges, rythme, …).

Premiers accords

Les premiers accords que je commence à maîtriser et à savoir enchaîner me permettent d’écrire mes premières chansons à la guitare (aimer en silence, l’enfant qu’elle n’a pas eu, comme un tout, …). C’est pas fabuleux, mais c’est un début. C’est dur de chanter et de conserver le rythme à la guitare. L’aventure avec Stéphane ne dure pas très longtemps, et permet juste de se faire remarquer auprès des filles de notre classe, dont certaines lisent les paroles des chansons et apprécient (soyez indulgent, j’ai 17 ans à l’époque…). Quelque mois plus tard, On fait un groupe avec Frédéric, Christophe, on joue “Jours et nuits”, Christophe à la guitare électrique, moi à la sèche (non pas le poisson, la guitare), Fred aux synthès. Quelques répètes (courtes) qui croisent également Manu (un batteur), deux choristes (Isabelle et ????).

Le temps d’une répétition, on est un big-band. Au bout d’une demi-heure où tout le monde s’emmerde, ça part dans tous les sens, Fred fait Jarre aux synthès (c’est un grand fan à l’époque), Manu joue ACDC à la batterie, les choristes discutent, … C’est pas fameux !

Première expérience de groupe. (c’est toujours nul la première fois, oui, comme quand on plonge dans la piscine, ou comme ce que vous voulez…) On continue deux temps trois mouvements, Fred, Christophe, et Gael (un nouveau dans le groupe) qui jouait de la guitare dans le temps mais qui préfèrerait jouer du synthé. Christophe, la guitare, ça le gonfle aussi, donc, on a 3 personnes au synthé mais qu’un seul synthé.

Chose inévitable, le groupe se sépare de lui-même. (si, si, ça se peut) Pour ma part, je continue de mon côté à écrire des chansons toujours plus affutées. (tout du moins j’essaye). Son nom était tendresse, j’aimerais, le moral au blues, marin solitaire…

Le travail

C’est l’époque également où je commence à travailler et à pouvoir m’offrir toute sorte de matériel de musique (guitare électrique, synthé, enregistreur multipiste, chambre d’écho). Ma chambre devient un studio de musique, ce sont mes parents qui sont contents. Un beau jour, je me dis que je pourrais quand même écouter autre chose que GM et JJG. Dans les rock & folk et autres magazine que je lis, on y parle des Pixies, Led Zeppelin, Jimi Hendrix, des artistes que je commence à découvrir.

Oufff !!!! Un peu plus et j’étais enfermé entre Michel Sardou, Gold, Images, George Michael et Jean-Jacques Goldmann. Mon champ (chant ???) musical s’ouvre peu à peu, quelquefois je me force à écouter certaines K7, notamment le planet of Sound des Pixies. La première fois que j’ai mis ça dans le lecteur, j’ai cru que la bande était avalée, mais en fait, c’est bien le groupe qui jouait. Je comprends pas, Rock & Folk, y disent que c’est bien, et moi, ça me fait mal aux dents, ah c’est normal, ça va passer ? Effectivement, au bout de 4 ou 5 écoutes (à fort volume on devient sourd, c’est plus simple pour apprécier), je commence à apprécier ce groupe de punk-rock avec cette musique dévastatrice. Ça y est, je suis un rockeur !!

Je commence également à acheter des magazines qui parlent de la guitare. Dedans, il y a également des tablatures (sorte de solfège pour guitare). Je joue tous les soirs environ 2 heures de guitare électrique avec comme modèle Satriani, Vai, des guitaristes virtuoses qui laissent Guy Béart sur place. Je veux jouer des solos de guitare et apprendre à improviser. (ça sera long)

Première cassette

Bon, les chansons de l’époque que j’écris, c’est pas vraiment les Pixies, Hendrix ou Led Zeppelin, c’est plutôt Goldmann (on se débarrasse pas comme ça de ses influences). Malgré tout, une chose que je n’aime pas, c’est d’écrire une chanson qui me rappelle une autre chanson que j’ai déjà écris. J’essaie modestement de créer une identité dans chaque morceau aussi bien dans les paroles qu’au niveau musique. C’est un tic ou ligne de conduite que j’observe encore aujourd’hui, même si comme le disait Gainsbourg : “on écrit toujous la même chanson”.
Je fais une K7 à l’époque qui contient :
FACE A : regards – je t’aurais donné – rêve fini – la ville où je suis né – marin solitaire – moral au blues – sans toi
FACE B : derrière des différences – comme un tout – dans le gris de paris – plus le temps – nous sommes commun – fais pas ça !

Cette K7 n’a pas le succès commercial escompté, mais un succès d’estime comme on dit, je suis quand même vivement encouragé par mes proches et amis. C’est motivant !
Mais la mutation est en cours, vous remarquerez les deux derniers morceaux de la face B qui tendent vers le rock. C’est Christophe qui m’a un peu poussé en me disant : “Pourquoi t’écris pas des chansons rock, avec de le guitare genre Chuck Berry, Johnny Be Good !”.

Bon, c’est pas encore ça ! Les progrès que je fais à la guitare rock solo sinusoïdale à angle droit sont lents. Pour preuve, en deux ans de temps à travailler deux heures par soir, je joue moins bien que Charly, avec qui je croise la guitare un après-midi, qui lui joue seulement depuis 6 mois. Huummmm ! y’a un problème, c’est ma guitare qui déconne. C’est un peu décourageant, je dois l’avouer. Je croise également Benjamin (retenez-bien certains noms, car on va les recroiser plus tard…), qui me joue les rythmiques de Satriani, ouaaa ! là aussi, la claque. A cette époque, je voulais former un groupe, mais force est de constater que son niveau est bien supérieur au mien. Je le félicite, mais il me dit : “oh, tu sais, j’ai un pote qui s’appelle Grégoire, et lui, il joue super bien”.
Donc je retourne jouer avec mes billes dans mon coin, il faut que je progresse encore.

L'écriture

Je continue mon travail d’écriture, partagé entre synthé et guitare. Je fais un peu de World music avec un ami pakistanais (Waqar) et ses frères qui viennent enregistrer et chanter des chansons qui sont je crois des textes d’amour, j’essaie de faire un accompagnement à la guitare en les suivant. Heureusement que j’ai pas les K7, c’est plutôt le cafarna… (y’a des fois des mots à la c…) et pas vraiment Peter Gabriel et Youssou N’Dour. Je joue également avec un ami Vietnamien (Chanh-Thi) qui joue de l’harmonica, on reprend du Beatles (Let It Be). Il joue du saxophone aussi, on fait John Surnam je crois, moi je sais pas qui c’est, je le connais pas, mais on en fait, on sait pas comment, mais on en fait. Faut dire que la World music, c’est pas trop mon truc en fait. Moi, je veux faire du rock, I WANT ROCK !!! A l’époque, un autre artiste m’impressionne totalement : William Sheller avec l’album “Ailleurs”, orchestre symphonique, arrangements magnifiques, les cors et trompettes d’”Excalibur”. D’un autre côté, il est “en solitaire” avec son piano en live, j’aime bien cette variété des genres pour un seul et même musicien. C’est ce qui me plaît, ne pas se répéter.

Monter un groupe

On est en 92, j’ai 21 ans. Et là, deux morceaux viennent marquer une évolution (l’amour s’en va peu à peu, certains disent). Ces deux chansons sont un peu plus mature que la dernière K7 et son lot de chansons livrées 2 ans auparavant.
Un jour, je croise Manu (le fameux batteur du big-band qui joue du ACDC), on discute ensemble, moi, j’aimerais former un groupe, il connait un guitariste, un fameux Grégoire qui joue bien. On s’organise une répétition aux studios de l’usine (rebaptisés les studios du capitaine caverne à cause de son fameux écho, du genre, on tappe un coup sur la caisse claire au début de la répèt, et on l’entend quand on remballe les instruments à la fin de la répèt). Découverte donc du fameux Grégoire qui est venu avec son beau-frère qui joue de la guitare, moi, j’ai pris ma basse. Manu à la batterie, on fait des reprises (pink floyd, téléphone, police,…) Je n’ai jamais joué ces morceaux et j’essaie de suivre en regardant la position des doigts de Grégoire. Bon, je joue jamais de la basse aussi. Je n’ai qu’un souvenir vague de cette première répétition, la seule chose dont je me souviennes, c’est qu’une fois la répétition finie, Grégoire et Jean-Michel (non, pas Jarre, ni le père de Guillaume, mais le beau-frère de Grégoire) partent comme des torche-c… emportés par le vent, sans trop bavarder et en étant aussi froids que des glaçons sortis du congel.

C’est mal barré (comme un fa du début) ! J’en parle avec Manu qui a pas l’air de trop remarquer. Bref, je ne sais plus comment ça s’est fait, j’ai croisé de mon côté Xavier (un pote de BEP qui jouait de la basse), et tout ce petit monde, (Manu, Grégoire, Xavier et moi) se retrouve au fameux studios du Capitaine Caverne. On essaie de faire des reprises. Cette fois-ci, je joue de la guitare et je chante (enfin j’essaie de faire tout ça en même temps sans me coincer les doigts dans les cordes). On prend une autre orientation un samedi après-midi alors que l’on répète dans le garage des parents de Manu, quand Greg joue un truc à la guitare, improvisé je crois, 3-4 accords qui se suivent, on en rajoute d’autres. Ah ! on tient quelque chose, là. La semaine suivante, je viens en répétition avec le texte “Ce dont j’ai envie” calé sur la musique, avec le chant. Voici notre première chanson. A partir de ce moment, j’en écris d’autres : Harmonie, d’autres façons de partir, laisse aller le rock’n roll…
Le groupe prend une direction plutôt créatrice.

Ça bat de l'aile

Xavier quitte le groupe, Manu bat de l’aile de temps en temps, ça lui vaudra “d’autres façons de partir”, mais il ne l’a jamais su je crois. On aura croisé notamment un batteur le temps d’une répèt qui nous dit jouer plutôt du jazz, et ce jour là, je suis bluffé, on joue nos morceaux, lui il les joue pour la première fois et il s’arrête quand il faut, fait le roulement quand il faut. Oui, je sais, vous allez dire que les morceaux sont prévisibles, ben, pourtant pas tant que ça, il y a quelquefois des breaks pas forcément si bateaux que ça ! La claque ce jour là. Ah, oui, une autre chose, il jouait vachement bien du baby foot aussi.

Manu revenu, on croise également Catherine dit Catherine la manouche avec qui on joue un après-midi mais sans conclure (je parle musique évidemment !). Un peu zarbe la nana.

Bon, on a plus de bassiste, Greg nous parle d’un certain Benjamin (rappelez-vous !), qui fait de la guitare mais qui est prêt à jouer de la basse, et on part jouer pour la première fois aux studios 3-4 avec “Ben” plus une paire de copains (et copines). Et là, c’est la deuxième et bonne mouture du groupe (ANONYMAT, on l’est toujours rester d’ailleurs, anonymes, jamais nom n’aura été aussi bien choisi). On attaque la répèt avec d’autres façons de partir (c’est le titre de la chanson), et Ben me confiera bien plus tard : “dès le début, j’ai senti qu’il y avait un truc”. Ce soir-là, on fait également des reprises puisque l’on doit être une bonne dizaine de personnes enfermées dans 10 m2. Il fait chaud ! J’ai un peu ma revanche (dans le bon sens du terme) ce soir là vis-à-vis de “Ben”, on ne s’était pas recroisé depuis notre dernière entrevue quelques années auparavant, et évidemment, mon jeu de guitare a évolué. Il est un peu surpris.

Un indien avec une guitare à la main

On répète une fois par semaine, en jouant nos compos, c’est l’année 93. Et là, enfin, on fait du rock, ça y est, je suis chanteur dans un groupe de rock (enfin j’essaye). A cette époque, je prends 2 claques (musicales), notamment la vidéo live de Jimi Hendrix à Woodstock que je visionne avec Greg, et là, je prends conscience de l’influence de son jeu de guitare sur les guitaristes hyper virtuoses comme Satriani, Vai, Van Halen et tous leurs amis. L’hymne national américain revisité avec ses largages de bombes et ses avions dans le ciel, me laissent sur le c… Surtout à restituer dans l’époque d’origine (non pas la mienne d’époque, celle d’Hendrix), vers la guerre du Viet-Nam, du pur génie musical. Ça donnera quelque temps plus tard la chanson “Au mage”. Deuxième claque qui me laissera une marque indélibile celle-ci : un matin que je déjeune devant les clips, comme tous les jours, tout d’un coup, un riff de guitare inhabituel, je ne sais pas, une ambiance particulière, un son jamais entendu, quelque chose qui me transcende : c’est GRACE de Jeff Buckley. J’ai l’impression d’entendre ce que j’ai toujours voulu entendre, que ce mec joue la musique comme j’aimerais la jouer, la chanter. Cette voix époustouflante et tellement profonde, il est comme un jumeau musical, sa musique me touche comme aucune autre auparavant. Je n’ai jamais rien entendu de pareil. Mais il n’a pas fini de m’en donner (des claques)…

Plutôt Capri que The Wall

Mai 93, j’entreprends d’écrire une sorte d’album concept (ce sont des albums articulés autour d’un thème : genre The Wall des Pink Floyd, Tommy des Who, Capri c’est fini d’Hervé Vilard et plein d’autres encore…). Sauf que moi, ca serait plutôt Capri c’est fini que The Wall. Mais quand même, j’écris 10 chansons en une dizaine de jours, paroles et musiques, notez la performance (qui n’est pas gage de qualité effectivement). J’écris donc des chansons sur le thème (enfin je crois) de la naissance à la mort en passant par un pacte musical (légèrement influencé par le film Crossroads qui raconte l’histoire du légendaire bluesman Robert Johnson), je dois être le 300 millième à faire ça, mais bon, faut bien faire ses propres erreurs de jeunesse. Les chansons dans l’ordre : On nait seul – Comment veux-tu que je positives ? – Le vol du bourdon – Frapper au cœur – A l’intersection – Le pacte – Le pays du blues – Je caches ma peine – Au mage – Le jour où je partirai.
Tous les morceaux ne sont pas égaux, mais certains tiendront la route et le temps.
En marge de cet album concept, j’écris d’autres chansons en élargissant de plus en plus les passages musicaux, en créant parfois 3 à 4 rythmes différents dans certains morceaux (L’amour en coulisse, attitude, …). On retrouve cette fameuse identité propre à chaque chanson.
Avec le groupe, on fait une K7 en septembre 93 : C’est vous qui voyez !
avec : Attitude – d’autres façons de partir – Eteins ton écran – Je caches ma peine – L’amour en coulisse – laisse aller le rock’n roll – Poison.
Succès d’estime également, pas de passage radios ni télés, les médias nous boudent, trop rock, trop révoltés je crois. Encouragements de nos groupes de copains !

Première scène

Première scène, fête de la musique 94. Un souvenir formidable ! Des collègues de travail de l’époque avaient fait des banderolles (avec nos prénoms) pour déconner, ce qui a entraîné les gens, on jouait dans notre ville à tous les 4, devant pas mal de copains. Les conditions idéales pour jouer. Malgré tout, le trac est présent avant de monter. On était tous les 4 en bermuda ce soir là pour monter sur scène. Non, toujours pas de photos. Avant nous, il y avait eu un groupe un peu bizarre, assez théâtral, puis un mec courageux qui était seul avec sa guitare sur scène et qui apparemment chantait et jouait un peu faux (si tu te reconnais, je te salus). On l’a pas entendu, nous, on était en coulisse. On m’a dit après le concert qu’il s’est fait chambré et que tout le monde a bien rigolé. C’était la fête de la musique, et surtout sa fête à lui ! Juste avant de monter, le chanteur du groupe qui passait après nous (les bananes sauvages, groupe qui avait sûrement plusieurs concerts à son actif), en remarquant nos têtes livides et décomposées me glisse : “allez, faites-nous chauffer la salle”. Je ne sais pas si c’était sa façon de nous encourager ou bien sa façon de se moquer de nous. Quoi qu’il en fût, on a fait le spectacle, les gens ont dansé, on a pris plein de bonheur, rien n’était parfait mais on s’est éclaté !

De retour aux loges, le fameux chanteur mangeur de bananes nous a félicité, peut-être aussi surpris que nous de ce succès ! Maintenant, c’était à lui de réussir à conserver la salle chaude.
Ce soir là, on avait joué :
D’autres façons de partir – laisse aller le rock’n roll – Eteins ton écran – Poison – Je caches ma peine – L’amour en coulisse – Attitude – Highway to Hell (ACDC) – Johnny Be Good chanté par Greg (Chuck Berry) – Purple Haze (Hendrix).
L’ambiance de notre passage sur scène s’était un peu atténuée vers la fin, lors des reprises, un peu trop “rock”, surtout sur ces morceaux où je forçais la voix (pas faite pour du rock), mais à cette époque, je ne m’en apercevais pas.
Bref, ça y est, on a réussi notre concert, les gens ont aimé, c’est super, on va plus rester anonymes longtemps (ça c’est ce que je croyais).

Un peu déçu

Un mois plus tard, on refait un concert dans la même salle, on avait fait des affiches A4 qu’on avait placardé partout dans la ville en pleine nuit, distribué dans les boîtes aux lettres. Mais ce concert en plein juillet un soir de semaine n’a pas attiré de monde, mis à part nos copains ainsi que ceux de l’autre groupe qui jouait après nous : nos fameux amis des bananes sauvages. Je ne sais plus du tout la liste des chansons que nous avons joué ce soir là, puisque je n’ai pas de document sonore. Je pense que ce devait être à peu de chose près les mêmes chansons que pour la fête de la musique.
Evidemment, on est un peu déçu de toute cette énergie dépensée pour si peu de monde qui est venu nous voir. Je crois qu’on avait en tête ce premier concert de la fête de la musique, et qu’on est retombé les pieds sur terre.
Bon, tant pis, on verra bien la prochaine fois !

Le festival du rire

1 semaine plus tard, on participe au festival de la jeunesse de Menucourt, il y a un concert de prévu, la personne qui gère le festival nous explique que le concert va être sur un stade de foot, et qu’il y aura au moins 1000 personnes d’attendues. Boouuuff ! 1000 personnes, put… Va falloir assurer, surtout qu’il y a une espèce de concours organisé entre les différents groupes participant. Une fois de plus, le bide total, Les 1000 personnes attendues devaient être éparpillées dans la ville, mais en aucun cas sur le stade. Sur le stade, en face de nous qui étions sur une scène, le jury (4 ou 5 personnes qui devaient se demander ce qu’elles foutaient là), 2 ou 3 personnes de la technique, plus 3 ou 4 jeunes qui filmaient le concert puisqu’une vidéo allait être réalisée. Je crois qu’en guise de festival, c’était plutôt le festival du rire de Menucourt.

Nous étions 5 groupes à nous produire devant une dizaine de personnes. L’horreur la plus totale. Il y avait un groupe de trash-metal qui jouait super bien, avec une guitariste rasé les cheveux oranges. Je crois qu’ils étaient dans le même cas que nous, à se demander ce qu’on foutait là ? Deux jeunes groupes de rap de Menucourt très amateur. Et également un groupe de funk-variété semi-pro avec un manager, avec un chanteur dans le genre Prince, maquillé, et qui chantait comme si les 1000 personnes étaient sur le terrain, terminant les chansons par “Thank you, Thank you Menucourt”. Bon, rien à dire, il a fait le show à lui tout seul, il dansait pas mal, mais c’était carrément grotesque vu les circonstances. Nous, on a joué nos 4-5 morceaux sans conviction, plutôt déçu de ce public déserteur, une fois de plus. Ça commence à bien faire. Faut dire, un jour de semaine en plein mois de juillet, c’est pas bien malin ! La vidéo qui a suivi fût du même acabit : mal filmé, des effets et transitions du plus mauvais goût, du genre : la nana guitariste du groupe trash-metal en gros plan dans un cœur rose, je ne sais pas si vous savez ce que c’est du trash-metal, mais généralement, les textes, ils parlent pas d’oiseaux et de fleurs. Bref, quelle grosse conner… ce festival de jeunesse à Menucourt, si ç’avait été le festival du rire, là je veux bien, il y aurait eu même des prix nationaux à l’appui…

C'est simple, laisse aller le rock'n roll, OK ?

Septembre 94, on reprend les répèts, et on a en tête d’enregistrer une nouvelle K7, puisque désormais, on a beaucoup plus de chansons, et puis la précédente a vraiment le son pourri des studios de l’usine. Si on veut faire d’autres concerts, il faut que l’on puisse présenter quelque chose de mieux.

On passe 4 heures à enregistrer quinze chansons. Malheureusement, j’ai la grippe, ce qui fait que je ne peux pas enregistrer la voix en même temps. On enregistrera les voix à part chez moi un samedi après-midi suivant.
La K7 est baptisée : c’est simple, laisse aller le rock’n roll, OK ?
Face A : laisse aller le rock’n roll – éteins ton écran – Attitude – Forteresse – Poison – Harmonie – Médias
Face B : Au service de sa majesté – Le chat et la souris – Suis le swing – Quelques heures – Le pays du blues – L’amour en coulisse – Ce dont j’ai envie – d’autres façons de partir

L’enregistrement est de meilleure qualité, mieux joué (même si rien n’est parfait), certains arrangements sur certaines chansons sont plus paufinés que les versions de la précédente K7 studio, et du live de la fête de la musique. Malgré tout, le principal défaut de cet enregistrement est qu’on a privilégié la quantité à la qualité. La voix que je possède mériterait à être plus rock sur les titres plus soutenus. Elle convient bien sur les slows et morceaux tranquilles. On fait des chansons dans des styles totalement opposés, ce qui fait qu’il manque un certaine identité pour le groupe. Moi, ça me convient assez bien, j’aime la différence. Manu, pour sa part, adore le rock et quand ça frappe dur, Ben et Greg, je pense, partageaient un peu plus ma musicalité et sensibilité.

Cette K7 ne rencontre pas non plus son public une fois de plus, les encouragements de nos proches sont toujours plus appuyés.
Je suis boulimique de CD, j’aime découvrir le maximum de musique, malheureusement, je n’aurais jamais assez d’une vie pour tout écouter, et il faut bien faire des choix. Je reste pas mal bloqué sur les guitaristes quand même, dans différents genres musicaux. Allan Holldsworth, j’ai eu un peu de mal au début, comme les Pixies, mais en pire. Mais une fois adopté, j’ai dévalisé la Fnac en Allan Holldsworth, 6-7 CD d’un jazz avec des couleurs superbes. Je vois un peu la musique comme de la peinture, avec des harmonies colorées. Quand je fais une suite d’accords pour composer, j’essaie d’explorer des “couleurs” particulières, et ne pas me cantonner à des accords “simplement” majeur ou mineur. Et notamment avec notre cher ami Allan, je suis plutôt servi de ce côté là : c’est une fresque musicale.

Un boeuf dans la gorge

Mi-décembre, on joue à la Maison de quartier de la Challe, Eragny, pour la troisième fois.
Un groupe joue avant nous cette fois, pourtant ils ont rien à nous envier, ils jouent super bien, ils font du hard-rock à tendance progressive si je me rappelle bien.
Nous on joue :
Le chat et la souris – Laisse aller le rock’n roll – Eteins ton écran – Poison – L’amour en coulisse – D’autres façons de partir – Purple Haze (Hendrix) – Je caches ma peine – Highway to Hell (ACDC) + Highway to hell avec le chanteur et batteur de l’autre groupe.

Ce bœuf (c’est ainsi que l’on nomme une joute musicale, ce n’est pas ainsi que je nomme le chanteur) me fera prendre conscience d’un problème : le même morceau avec un chanteur dont le registre vocal est plus adapté au style musical, ça ne donne pas pareil. Un doute s’installe, sur ma voix et ses capacités. Sur l’orientation du groupe aussi.
Une fois n’est pas coutume, le public n’est pas nombreux à ce concert.

Une demi-heure trop hétéroclite

Un mois plus tard, mi-janvier 95, on participe au concert des groupes des studios 3-4 dont on fait partie. Ça tombe bien, le matin même, je me coupe l’index gauche avec un cutter, pour jouer de la guitare, ça va pas être facile.
On est 4 ou 5 groupes, lors des balances, la personne chargée du son se charge également des chanteurs, en disant qu’ils n’ont pas de voix, qu’il doit pousser le volume du micro à fond, y’a pas d’coffre quoi. Je n’y échapperai pas également puisque je ne suis pas Pavarotti. Seul Franck, le chanteur de Lady Godiva’s, échappe aux remontrances de ce put… de con… d’ingénieur du son de mes d…

On passe en premier, le contexte est particulier, on joue en plus devant les groupes qui répètent aux mêmes studios que nous. Il faut être crédible également vis-à-vis d’eux. En tout cas, moi, c’est comme ça que je le vois. Je crois qu’on était tous les 4 assez tendus, un peu plus que d’ordinaire. En plus, moi avec mon doigt charcuté, ce soir là, j’avais besoin qu’on me mette en confiance, pour une fois. D’habitude, c’est plutôt moi qui motivait les troupes, mais ce soir là, j’avais pas la pêche. (ça donnera des années plus tard la chanson “frères de sang” qui évoque ce concert). On arrive dans le noir sur scène, moi, je trouve pas ma guitare, c’est un peu la panique ! Bon, on commence notre set : au service de sa majesté – le chat et la souris – laisse aller le rock’n roll – le pays du blues – l’amour en coulisse – médias. Le début du concert se déroule bien, malgré ma guitare qui devient rouge de sang, puisque mon index saigne à n’en plus finir. Les spectateurs ont l’air d’apprécier la musique qu’on fait le temps des 3 premiers morceaux. Mais la passion retombe aussitôt le pays du blues entamé, j’essaye de parler entre les chansons, mais c’est le bide… C’est dommage, car on avait bien joué ce soir là.

On a fait trop hétéroclite pour une demi-heure, le public n’a pas suivi ou compris où on voulait en venir. Quand même, côté positif, y’a un mec sur le côté droit de la scène qui a un casque sur les oreilles, qui s’occupent des retours ou un truc comme ça et qui nous balance le pouce (vers le haut) en nous disant : “c’est super les mecs”. Merci à lui. Ça fait du bien dans ce monde de brutes. Surtout que les autres groupes qui jouent après nous n’ont pas pris la peine de monter nous voir, ils sont restés dans les studios en bas. Ce soir là, j’ai aussi pris conscience de l’intérêt que portent les groupes sur d’autres groupes. Ce n’est pas mon cas, j’assiste aux prestations des autres groupes.

A la suite de ça, je parle avec le bassiste de l’un d’eux en le félicitant, que c’était bien ce qu’ils faisaient. Il me dit qu’ils ont fait beaucoup de “pain”. Non, non, il n’est pas boulanger de métier, dans le langage des musiciens, ce sont des fausses notes. Il est un peu froid, ça sent peut-être la suspicion de ma part, je suis trop honnête pour être vrai. Pourtant, j’aime vraiment écouter ce que font les autres, je trouve ça enrichissant. Je dois sûrement avoir un gros ego malgré tout, en tant que musicien-compositeur-auteur-interprète-chanteur-guitariste-bassiste-clavier-arrangeur-parolier-visionnaire-messie-philosophe, mais malgré tout, j’aime écouter les autres groupes locaux qui sont dans la même galère que nous. J’ai l’impression que c’est un sentiment que je partage seul.

Résultat des courses, ça fait lourd pour une même journée, je me coupe le doigt dès le matin. Je passe pour un chanteur sans voix, le public nous boude encore une fois, je me sens seul sur scène, pas entouré. Ça fait lourd tout ça ! Pas de problème, je peux faire Caliméro à la perfection : c’est trop injuste, personne ne m’aime…

Doute sur la voix (voie ?)

A la suite de ce concert, je doute véritablement sur ma voix et ses capacités, certains proches me disent que ma voix n’est pas adaptée au style musical que l’on fait, trop rock pour ma voix, qu’elle va bien sur des ballades et morceaux plus calmes. Je m’entête un peu, non, il faut que j’acquière de la puissance vocale. Je compte prendre des cours de chant. J’en prendrais en tout 2. J’explique un peu mon problème de puissance vocale à cette femme. Pour elle, je n’ai pas vraiment besoin de cours, ma voix est juste. Elle m’explique qu’il faut que je m’échauffe la voix avant les concerts. Elle n’a pas essayé de tirer profit de mon manque de confiance en tout cas, mais je pense que quelques cours supplémentaires ne m’auraient pas fait de mal. Même si ma voix était juste, j’aurais très facilement pû faire des progrès en respiration ou autre. Je pense qu’il n’y avait pas spécialement d’atome crochu entre nous, et qu’il en faut sûrement un minimum pour une relation professeur élève. Je ne me suis sûrement pas bien exprimé sur mes problèmes rencontrés également. A moins que mon cas ne l’intéressait pas, puisqu’au départ, elle m’avait demandé dans quel registre je voulais aller : classique, variété. Bref, ça n’a pas été fructueux comme échange. C’est à partir de là que je me suis aperçu qu’on avait chacun sa voix, qu’on pouvait en tirer que ce qu’elle avait à donner, et qu’il fallait composer avec (ou plutôt autour), plutôt que de l’ajuster aux compositions. Dans le contexte de l’époque, dans un groupe qui tendait de plus en plus vers le rock, il commençait à y avoir un malaise pour moi. Et pourtant j’appréciais ce qu’on faisait, cette puissance des guitares, de la batterie, même si des fois, je souhaitais plus de légèreté, mais le constat était inévitable : la voix. Cette voix que je ne pouvais transformer comme je l’aurais voulu, cette voix que j’aurais souhaité plus rauque, plus rock, plus adaptée à ce que l’on jouait. Mais on a la voix que l’on a, et c’est déjà une chance en soi…

Le temps est compté

Le temps est compté, le compte à rebours de la vie du groupe est en marche. Quelques histoires en dehors de la musique elle-même, mais plutôt du groupe de copains surviennent. La confiance perd du terrain, mêlée à ce malaise musical, de savoir, pour ma part, quelle direction prendre. Suis-je crédible en tant que chanteur ?

On fait un concert en mai 95 en Seine Saint-Denis, dans un gymnase, pour une journée sur les métiers pour les jeunes ou un truc comme ça. La personne qui s’occupe de cette journée nous explique que les portes du gymnase vont s’ouvrir à 14 heures, et que lorsque les portes s’ouvriront, il faudrait que l’on ait commencé à jouer pendant que les jeunes arrivent aux différents stands. Pour ma part, j’ai un peu l’impression qu’on est des pantins articulés sur une scène de théâtre, c’est pas très rock tout ça ! Le public présent ce jour là n’est pas venu pour nous écouter mais pour se renseigner aux différents stands. Lors de notre prestation, on voit les jeunes aller et venir de stand en stand, nous ignorant totalement. Y’a rien de pire que l’indifférence. Si, quand même, deux jeunes filles passent en se mettant les doigts dans la bouche, faisant mine de dégobiller (j’ai toujours aimer ce mot à rallonge qui exprime bien ce qu’il renvoit). De plus, le son doit être déguelasse dans ce gymnase pour les gens qui pourraient nous écouter, le plafond est très haut, bonjour à notre amie la réverbération. Aucune trace de ce concert (dans tous les sens du terme), sinon que nous sommes restés parfaitement anonymes une fois de plus. Je crois qu’un groupe de rap est passé plus tard dans l’après-midi, qui a bien plu. Et pour clore, un groupe de rap aux influences funk et soul se sont bien joués de la réverbération par contre, le public était conquis, le style musical plus adapté aux jeunes de l’assistance. Les stands étaient fermés. Avoir les conditions, parfois ça aide. Put…, on est des vieux c… ou quoi, avec notre musique influencée des années 70. Bon, je crois que c’était pas l’endroit et les gens devant qui il fallaient jouer. Je crois que Ben dira à juste titre : “il faut pas prendre tous les concerts qui se présentent, il faut sélectionner”. Il a raison, mais il faut dire que mise à part la maison de la challe à Eragny, fameuse salle où l’on devra jouer pour la fête de la musique 95 (qui ne se fera jamais, j’annule 1 ou 2 semaines avant, pour les raisons, voir paragraphe suivant, mille pardons aux organisateurs…), on a pas grand chose à se mettre sous les cordes, on a pas de manager (ce qui facilite les choses parfois, pour trouver des concerts), on se débrouille par nos propres moyens, et tout n’est pas si simple.

Les histoires extra-musicales s’alourdissent (ce sont les nanas qui foutent le bordel, une fois n’est pas coutume), et l’inévitable se produit. Je décide de partir du groupe et me brouille avec Greg, pourtant quelqu’un que j’affectionne et à qui je voue une profonde amitié. C’est comme ça, c’est la vie ! L’histoire des anonymes s’arrête là… Donc, pas de fête de musique cette année (et pour pas mal d’années ensuite).

Nouveau groupe

Je laisse passer l’été, un peu amer d’avoir perdu des copains avant tout, avec qui je partageais la musique également.
Septembre 95, je croise dans la mairie d’Eragny un gars avec qui j’étais en 5eme : Jerry. Il jouait de la batterie à l’époque, qu’il continuait puisque bien des années après, Guillaume (mon ami du dessus parti depuis à La Réunion, non pas tupperware, l’île) était parti avec lui en colonie dans l’adolescence, et il frappait toujours. Je lui dis que je fais également de la musique et qu’on pourrait former un groupe. Vient se joindre à nous Frank (le chanteur de Lady Godiva’s, qui n’avait pas essuyé les plâtres de ce con… d’ingénieur du son), qui prend le micro et Ariel (non, pas le baril de lessive, non, c’est pas une fille, oui, ça fait drôle au départ ce prénom pour un garçon, après on s’y fait très bien…) qui tient la basse. Moi je tiens la guitare et je fais les chœurs. Jerry a un jeu du tonnerre, j’’aime beaucoup son jeu, souple, dynamique et précis. On fait quelques reprises : Doobie Brothers, Hendrix, et également une compo : pour le titre, demander à Frank, qui avait écrit les paroles en anglais, j’avais amené la musique. Des années plus tard, j’ai écris des paroles, avec une version plus mélodique au chant. ça a donné “Se sentir libre”. Faut dire, avec Frank, nous sommes un peu aux antipodes au niveau des voix, quand il chantait un grave et éraillé “wait until tomorrow” (reprise d’Hendrix), je faisais les choeurs des femmes.
Bon, revenons à nos moutons, Jerry vient une fois sur deux en répèt jusqu’à ce qu’il ne vienne plus, le tout sans explication. Il y a quand même d’autres façons de partir, décidément, c’est une manie chez les batteurs de filer à l’anglaise. Le groupe se sépare de lui-même (si, si, ça se peut toujours).

Goodbye Jeff...

96, il ne se passe pas grand chose. Pas d’échange musical, pas d’écriture de chansons, commence un peu la traversée du désert. Je grattes toujours quand même.
97, rien de neuf de ce côté-ci, je joue de la guitare électrique en m’entraînant sur différents song-books (Eric Johnson), dont un morceau à l’acoustique en Finger-picking que je joue presque bien. J’en ai ch… quand même pour l’avoir en main.
Juin 97, Jeff Buckley se noie. Je perds mon jumeau musical. Sale année… Je me sépare d’un peu de mon matériel qui prend la poussière.
98, pas mieux en 8 lettres et 2 mots maître Capellovitchi. Quand je fais le bilan, que de temps perdu ! Je joue un peu de guitare acoustique à mon fils qui vient de naître. Je comprends pas pourquoi il déteste cet instrument aujourd’hui ? (quoiqu’on joue quand même les Télétubbies ensemble).
J’ai été joué une matinée avec Stéphane, un mec super sympa qui joue du clavier, avec qui je parle beaucoup musique au boulot.
Deux chansons cette année là (non, ça c’est Claude François), c’est pas très prolifique : Se sentir libre, tu brilles sur moi.

Dans le vent des îles

Février 99, on change de département, on va dans le 97 (oui, à 10000 km vers le sud) destination La Réunion (non, toujours pas du tupperware, mais l’île). J’ai avec moi des tablatures de classique, je m’exerce à les jouer, c’est super la guitare classique. Des couleurs spécifiques. Retour à la case départ six mois plus tard, retour en septembre 10000 km au nord. De La Réunion, musicalement, j’ai écouté un peu de musique locale, le maloya, le fort métissage et un super concert sous le toit du monde qui comme le disait le guitariste qui donnait le concert : “c’est un de mes endroits préférés au monde où jouer” en levant la tête et contemplant les étoiles, des ciels étoilés comme on en a jamais vu ici. J’ai découvert également Sabouk, super groupe pays ! Malheureusement, ce fut un peu court pour en découvrir davantage sur les instruments et groupes de l’île. Une fois, j’ai été jouer chez Guillaume, il y avait un musicien professionnel qui joue dans un ensemble espagnol je crois (au clavier), un cousin (qui jouait de la guitare influencé par Bireli Lagrène, hum, bonjour le niveau), Guillaume et moi aux guitares également, et le Beau-père de Guillaume (non, pas Jean-Michel) qui chantait et au clavier. Euhhh ! ça allait un peu vite pour moi, j’ai pas tout compris ce jour là, je me rappelle simplement que j’étais pas mal dans le vent (il y en a beaucoup à La Réunion).
En tout cas, j’ai certaines images inoubliables en tête (le volcan notamment), et deux idées de chanson sur cette magnifique île. Chansons à suivre…

Encore une paire de claques

2000, Je suis toujours dans une très longue période de gestation commencée il y a 4 ans. Pas grand-chose à dire. Je reste pas mal bloqué sur Jeff Buckley et sa voix incroyable. Je prends conscience de l’interprétation (grâce à Jeff) qui est un facteur important pour véhiculer les chansons et capter l’auditoire.

2001, Grégoire me passe le songbook de Jeff Buckley. Et là, je prends ma troisième claque. En analysant les tablatures de sa musique, je me rends compte, que pendant toutes ces années, je ne me suis pas aperçu de la richesse de ses compositions, tellement subjugué par la voix. C’est un peu la montagne qui cache le ciel (ou la merde derrière le sapin si vous préférez). Donc, en regardant de plus près, non seulement, les parties de guitare sont hallucinantes, dans la palette des couleurs employées, mais les compositions ne se cantonnent pas aux évidents couplet/ Refrain/ couplet / refrain/ Pont/ Refrain, mais sont beaucoup plus subtiles que ça : il y a ces structures, mais découpées en mini-composition au sein d’une même chanson. Pour exemple : Last Goodbye – Lover, you’ve should come over. Et pourtant, le tout sonne homogène. Quel talent, quel génie. Je m’exerce à jouer ces chansons, qui me feront améliorer mon interprétation et mon jeu de guitare à l’acoustique, à force de travailler ces chansons, qui sont très loin d’être évidentes à jouer et à chanter.
J’écris ”Frères de sang”, je prends plus de temps pour écrire un morceau, je le laisse “mûrir”, alors qu’avant, c’était un peu plus une écrire instantanée (je dois vieillir).
J’écris également “Amour déçu”, le fruit de l’étude Jeff Buckley.
J’enregistre chez moi “Frères de sang” sur ordinateur, ça me prendra 6 mois (faute de temps), ça me permet de découvrir le logiciel d’enregistrement sur ma machine. Je fais également “se sentir libre”.

La traversée du désert semble finie

2002. “La demi-mesure”, je pense avoir fait des progrès en terme d’écriture, d’interprétation que je réussi à faire varier, chose dont j’étais incapable avant. J’arrive à une certaine maturation, et je veux désormais écrire (que) des bonnes chansons. J’enregistre un peu à la hâte cette chanson, car je veux faire un CD pour pouvoir jouer à la fête de la musique. Je fais également “d’autres façons de partir” encore plus à la hâte.

Cette année, et donc 8 ans à vide, je fais la fête de la musique, je joue Jeff Buckley (ça fait 5 ans qu’il est mort) durant une demi-heure à la maison de Quartier de La Challe (il fallait bien recommencer par là). Je suis content de ma prestation, je me suis fais plaisir, et essayer de faire découvrir Jeff le méconnu. Je ne suis ni acclamé ni sifflé, on ne connaît pas celui à qui je rends hommage. Pas plus de réactions des musiciens qui vont jouer derrière moi. Les années passent mais les mentalités ne changent pas… Pourtant, on agite beaucoup les bras pour jouer, mais on ne serre pas les coudes pour autant…

J’enchaîne juste derrière à Pontoise, à la salle des fêtes, je vais jouer mes chansons. Malheureusement (enfin, plutôt heureusement), il fait très bon ce premier soir d’été et les gens préfèrent flâner dans les rues en écoutant les joueurs du dehors plutôt que de s’enfermer dans une salle. S’il avait plu, j’aurais eu toutes mes chances. J’avais 3 fervents admirateurs (ma femme, Yasine un ami et Catherine une collègue de travail) qui sont restés jusqu’au bout malgré le son dégueulasse de la salle et la mauvaise sonorisation. Quelques personnes sont passés le temps de deux-trois chansons et sont repartis. Je ferais mieux la prochaine fois, avec plus de gens pour m’écouter, enfin, j’espère.

La traversée du désert semble finie, j’ai repris du service, cette fête de la musique m’a remis en scène (ou en selle si vous préférez). J’ai pas mal de chansons dans un coin de ma tête qui dorment et qui ne demandent qu’à sortir. Pour preuve : Ecoutez pleurer la terre, j’ai eu cette idée de chanson il y a bien dix ans. A l’époque, dans ma chambre, je notais les idées de chansons sur un papier collé à ma porte. Celle-ci en faisait partie. Il ne suffit qu’un peu de rage (dans le cas de celle-ci) pour les réveiller.

Loto production

Reformer un groupe, rejouer mes chansons, faire de la basse dans une formation déjà établie, plein d’idées me trottent dans la tête, sans savoir que choisir réellement… La bénédiction viendra par un petit livret de la Fnac, qui propose de distribuer les auto-production (disque auto-financé par les artistes eux-mêmes ou par des maisons de disque indépendante). C’est le flash !

Voilà où je dois aller : réaliser par mes propres moyens un disque, transformer mes chansons telle que je les « entends », alors qu’elles n’existent pour l’instant qu’en forme guitare-voix, et jouir d’une liberté de créer sans limite en modelant ma musique…

Début avril. Départ des enregistrements pour un projet d’album à paraître vers octobre-novembre. Après acquisition de différents appareils afin d’obtenir un meilleur son, je suis plus que satisfait de la direction que prend mon projet. 2 titres sont quasiment finis début juin !

21 juin c’est la fête de la musique ! J’ai joué à Jouy-le-Moutier (Maison du Parc,
au village, pas très loin de l’église, dans un parc bien sympathique) de 17h45 à 18h30, et également à Pontoise (dans l’église Notre-Dame, en bas de Pontoise) de 22h00 à 23h00. Plus trop de souvenirs de ces 2 concerts, sauf celui dans l’église où c’était assez intimidant de chanter. J’avais la sensation de ne pas devoir faire trop de bruit pour respecter le lieu. Sensation assez étrange.

Après ce deuxième concert, on tourne un peu dans la ville et on s’arrête devant un groupe qui reprend les shadows, groupe instrumental des années 60. Et l’un des guitaristes, je le connais c’est Bernard qui est le patron de la société à côté de laquelle je travaille. On discute un peu de guitares forcément. Et lorsque l’on se revoie en entreprise (on partageait plus ou moins les mêmes locaux entre son entreprise et celle dans laquelle je travaillais), on en vient à parler musique forcément.

En juillet, ma femme est partie en vacances avec nos 2 fils, rejoindre mes parents dans le sud, et j’en profite pour enregistrer durant 2 semaines, le midi, le soir, le week-end. Entre août et décembre, je fais des enregistrements complémentaires, puis vient le temps du mixage, du paufinage.

CD prêt à tourner

J’ai auto-édité l’album sous forme de CD, qui comprenait 10 chansons : Ecoutez pleurer la terre / Se sentir libre / La demi-mesure / Eteins ton écran / Quelques heures / Le pays du blues / Le bal des hirondelles / D’autres façons de partir / Plus le temps / Croire. Un ensemble assez hétéroclite, du rock, du blues, de la bossa-nova, des ballades, de la pop, c’est ce que j’aime, proposer des palettes colorées.

Le CD est prêt à tourner, des concerts en prévision, de l’activité en perspective.

Le 7 février, j’étais en concert au cours du set des « planet shadows », quelques chansons au pub « l’esquisse » à Auvers-sur-oise. Plus aucun souvenir de ce concert.

Je débute une relation amusicalomusicale avec Bernard, qui me propose qu’on fasse un duo acoustique. S’en suis des répétitions chez lui, un soir par semaine, avec des chanson de mon répertoire, mais aussi 2/3 standards instrumentaux de jazz. On bosse beaucoup, on avance, et on commencer à élaborer un petit répertoire.

Conjointement, mi-mars, je réalise 2 autres enregistrements, blanc ou jaune de peau qui est un texte écrit il y a plus de 30 ans par le père de mon beau-père, personne que j’ai connu et que j’aimais beaucoup, malgré le peu de nombreuses fois où je l’ai cotoyé. Comme je savais qu’il aimait l’opéra, j’ai essayé à ma moindre mesure de faire un clin d’oeil dans ce sens. Du coup, la chanson comprend un très grand nombre de voix au début et à la fin. La musique est pop-rock avec quelques guitares saturées.

Egalement, je met en « réalisation » Au service de sa majesté, une chanson écrite du temps d’Anonymat, un titre assez rock avec des passages instrumentaux.

Le 20 mars, on participe à une scène ouverte au LCR des Touleuses, avec 2/3 chansons. Plus aucun souvenir de ce moment.

Une semaine plus tard, nous assurions avec Bernard un petit concernt lors du vernissage “l’art au fil de l’air“ à la salle Georges Pompidou de Marines. Nous avons joué des reprises, mes chansons, et standards instrumentaux.

Juin 2004 fût assez prolifique au niveau concert. Le 12 juin, on jouait à la fête de quartier de Bernard, à Auvers-sur-Oise en duo acoustique, dans une ambiance conviviale et bucolique. Le 19 juin, nous jouions au Centre E.Leclerc d’Epluches pour la fête de la musique. Mon pote Greg était présent, et à la fin du concert, je lui ai proposé qu’on joue un morceau ensemble (de mémoire nous avons joué Poison, je ne sais plus si nous avons joué d’autres chansons).

Lundi 21 juin, Fête de la musique, 3 scènes, 19h20 : Jouy-le-Moutier en solo (20 minutes) – ensuite Auvers-sur-oise (20h30) et après Marines (22h00). Plus trop souvenir de tout ça si ce n’est le concert de Marines où nous étions sur une scène avec pas mal de spectateurs qui étaient « attentifs » et à priori « sensibles » aux chansons à texte. Un bon moment et le temps était clément.

Vendredi 25 juin, concert avec l’association « tapage nocturne ». Accompagnement d’une quinzaine de chanteurs, reprises et compos, avec un autre guitariste et un bassiste. Maison de quartier des Touleuses – Cergy (20h30). Effectivement, je n’avais plus trop souvenir de ça, mais j’avais participé durant quelques mois à des répétitions en vue de ce concert où j’étais guitariste rythmique, avec le frère d’Ingrid Kubat à la guitare et Patrick (un autre) à la basse. C’était un bon moment musical avec 2 mecs qui jouent bien, simplement, sans se prendre la tête, et chacun prenait sa place dans notre petite collaboration.

Avec tout ça, ma façon de chanter évolue, devient plus « mature », je progresse, je prend un peu plus d’assurance, et de fait, certaines chansons évoluent, notamment « dans le gris de paris » qui est une très vieille chanson (89) et, participant à un concours sur le thème de la ville, je change l’interprétation pour gommer le côté « enfantin » du chant et la chanson se révèle sous un autre angle, un côté vieux Paris. 15 ans après, la chanson et ma voix sont tout autre dans cette chanson qui a pris des rides, mais de très belles rides…

Début octobre, avec Bernard, nous sommes en première partie de Maxime Perez, auteur compositeur interprète qui vient de sortir un album (de mémoire). Il est accompagné par un très bon guitariste et un très bassiste. Il chante en français, son style est très sympa. Nous faisons 3 concerts, vendredi 1er octobre au  Conservatoire de musique à Conflans, le samedi 2 octobre à l’Espace Gérard Blondeau à Maurecourt, et le dimanche 3 octobre au Chalet Denouval à Andrésy. Un bon moment où le public était attentif, à l’écoute et c’était très plaisant de pouvoir jouer dans ces conditions.

Quelques mots repris de la newsletter de l’époque

Maxime Perez et son guitariste Franck Perolle
Les 1er, 2 et 3 octobre 2004, nous avons fait la première partie de Maxime Perez pour « chansons dans la ville ». Leur talent n’a d’égal que leur gentillesse. Si Maxime passe par chez vous, courez le voir. Tout y est : la voix, les textes, les musiques, la présence, un magnifique spectacle à ne pas rater ! Dommage, peu de gens ont pu en profiter. Le samedi soir avec une trentaine de personnes dans la salle, c’était parfait quand même ! 

Toma joseph
Un chanteur que j’ai vu en première partie de Fred au Forum de Vauréal. Je l’ai abordé à la sortie d’un célèbre disquaire, juste avant sa première partie de Miossec. On a parlé pendant une bonne trentaine de minutes, bel échange. La aussi, le talent n’a d’égal que la gentillesse.

Fred
Je me suis fait offert son album en novembre 2003, LA CLAQUE !!!! Y’a des voix et des personnalités qui vous ferait arrêter de jouer et chanter, ce fût presque le cas… Comme je le disais plus haut, je l’ai vu en concert au forum de Vauréal, le deuxième effet… ou plutôt la deuxième CLAQUE !!!! Véritablement mon coup de cœur depuis Jeff Buckley (que Fred adore aussi d’ailleurs, il reprend « So Real » sur scène). Je suis retourné le voir à l’Espace Germinal de Fosses et le temps d’une dédicace, j’ai essayé de trouver mes mots, troublé d’émotion. On a parlé 2-3 minutes, le temps de découvrir le contraste total avec son personnage scénique. Autant l’artiste dégage une puissance énorme seul sur scène, autant l’homme paraît doux et zen. Ma femme (les yeux plein d’étoiles) vous dirait « mon dieu qu’il est beau », qu’il a les dents bien alignés, que ses mains sont manicurés et que les traits de son visage sont fins. Un peu plus et je repartais seul ce soir là… Pour conclure, vous connaissez la formule, son talent…

Un chanteur nommé Claude
Samedi soir 8 janvier dans un restaurant, on fêtait avec une dizaine de personnes l’aménagement dans un nouvel appartement de ma belle-soeur et mon beau-frère. un chanteur est arrivé avec sa guitare sous le bras. Au moment où il a entamé « La Bohème », je me suis levé et l’ai accompagné au chant. J’ai ensuite emprunté sa guitare pour chanter « La Javanaise ». Un beau moment de chanson française. Ce que j’ai oublié de préciser : nous étions dans un restaurant indien de Pontoise : « Aux délices du Kashmir ».

Des concerts

Samedi 29 janvier. Bernard est archer. Nous jouons pour son club. Je suis en « ouverture », jouant avec ma guitare par dessus les pistes CD sans guitare. De mémoire, je fais 30 minutes de chanson avant de céder la place aux « Planet Shadows ». Un moment sympa.

On participe à une scène ouverte au LCR des Touleuses, et pour l’occasion on fait un trio guitare acoustique, avec Greg et Bernard. De mémoire, on avait répété chez Patrick, bassiste qui allait rejoindre le groupe dans un temps futur. On monte un set de mes chansons, et c’était vraiment un super moment de jouer avec 2 amis, autant durant les répétitions que durant le concert.

En amont du concert, nous étions passé en direct le vendredi 4 février à la radio RGB (99.2) entre 17h30 et 18h45 dans l’émission « Fêt’Arts » qui parle des spectacles du coin, pour faire la promotion du concert, et nous avions joué 2/3 chansons en direct dans l’émission, avec une petite interview.

Pour le concert, il y avait Gérard Rocher avant nous, il avait édité un livre des textes de ses chansons, et il jouait guitare et voix dans un style chanson française. A la fin de son concert, une chanteuse était venu le rejoindre pour une reprise de Serge Gainsbourg. Nous prenions la suite avec le trio guitare et nous avons joué durant 45 minutes / 1 heure. Les spectateurs n’étaient pas super nombreux mais ce fût un beau et bon moment.

Samedi 12 février à Louviers (27) au Restaurant L’Antique. Après un essai transformé au « Petit Bourguignon » de Pontoise, nous accompagnons les menus en duo acoustique, pour + de 2 heures de programme, entre reprises et compositions, le tout à la sauce chanson française.

Parallèlement, Bernard me propose qu’on enrichisse notre duo-formation en « quatuor ». Ainsi, Patrick et Johnny, respectivement bassiste et batteur nous accompagnent. Nous sommes désormais un groupe. On répète une fois par semaine chez Patrick qui a une pièce aménagée en studio de répétition dans sa maison au sous-sol, avec une batterie sur place. On travaille mes chansons dans une autre forme que duo guitare voix.

Le 21 juin, nous jouons pour la fête de la musique à Auvers-sur-Oise. De mémoire, nous avons joué 45 minutes, avec mes chansons dans un programme éclectique.

Quelques mots repris de la newsletter de l’époque

Gérard Rocher


Lors du concert du 5 février (en trio acoustique), nous avons partagé l’affiche avec lui. Homme très sympathique, les chansons le sont également. Simplicité, humilité, talent.

Ingrid Kubat


C’est elle qui avait organisé le concert du 5 février justement. Elle a une formation également, avec ses propres chansons. Elle était en concert au mois de mai, elle nous a offert un beau moment. Avoir absolument si elle passe par chez vous.

Grégoire Rainotti


Il a joué avec Bernard lors du concert cité plus haut. Nous étions donc 3 sur scène. On faisait partie d’un groupe dénommé « Anonymat » quand on était jeune et avec des cheveux. Des années après, il n’a rien perdu de son talent et de sa patte guitaristique. Un conseil : écoutez les MP3 en version acoustique (notamment « ce dont j’ai envie »), où les notes s’envolent comme des papillons.

Bernard Bourget


Ce n’est que justice de lui rendre hommage aussi. Nous jouons ensemble depuis plus d’un an maintenant, et il ne cesse de me surprendre à la guitare à chaque répétition. La dernière fois, il a sorti un solo dans un style rock avec plein d’énergie, lui qui est plutôt jazzy manouchko, il m’a carrément surpris.

De duo en quatuor

Vendredi 27 janvier – en duo acoustique – dès 20h.
 A Saint-Ouen l’Aumône, à la crêperie « chez Marie ». Je serais accompagné de Bernard (guitare). Près de 3 heures de musique, reprises décomposées et compos.

Samedi 28 janvier – 20h30 à Méry-sur-Oise. Concert privé pour les archers de Méry. A 4 sur scène, 16 cordes, 2 baguettes. Ca va rocker dans la salle des fêtes ! Tirez pas sur le chanteur !

Samedi 25 mars – soir à l’espace Saint-Exupéry de Franconville. En première partie de Orly Chap. A 4 sur scène. Je me souviens de ce moment marrant où nous arrivons dans les coulisses du lieu, avec une loge pour nous le groupe. Et Johnny me disant : « mais tu nous as embarqué dans quelle galère ! » 🙂 . C’est Greg qui était à la guitare, puisque Bernard était en voyage quand ce concert se déroulait. Nous avions joué une bonne demi-heure.

Samedi 20 mai – à partir de 20h. Concert à la salle des fêtes de Brignancourt (95). Concert organisé par l’association MDV. On partage la scène avec « Harry Cover Band », groupe emmené par mon ami Grégoire. Au menu : chansons françaises et reprises pop-rock.

Samedi 10 juin – à partir de 15h. Concert au quartier des Larris à Pontoise (95). 45 minutes de bonheur à partager avec nous.

Mercredi 21 juin – à partir de 21h. Concert pour la fête de la musique à Auvers-sur-Oise. Place de la mairie.

Exemple des chansons que nous chantions (reprises et compos)
Je commence demain (JJ Goldmann)
quelques heures (Compo)
Sarbacane (Francis Cabrel)
La demi-mesure (Compo)
L’homme Bio (Fred)
La Bohème (Charles Aznavour)
Dans le gris de Paris (Compo)
Petite Marie (Francis Cabrel)
Peur de rien Blues (JJ Goldmann)
De c’côté du monde (Fred)
Sur la route (De Palmas)
Suis le swing (Compo)
La corrida (Francis Cabrel)
La chanson de Prévert (Serge Gainsbourg)
Les feuilles mortes (V° instrumentale)
Un monde à l’envers (Compo)
La javanaise (Serge Gainsbourg)
Jardin d’hiver (Henri Salvador)
Le pays du blues (Compo)
Nivram (Shadows – instrumental)
Bossa Row (Shadows – instrumental)
Temps à nouveau (JL Aubert)
D’autres façons de partir (Compo)
se sentir libre (Compo)
Personne n’est parfait (Axel Bauer)
Re-Connaissance (Axel Bauer)
Cécile, ma fille (Claude Nougaro)
Doux (JJ Goldmann)
Reprendre, c’est voler (JJ Goldmann)
ce dont j’ai envie (Compo)
Le sud (Nino Ferrer)
Prendre racine (Calogero)

2007, une nouvelle séparation

On doit être en 2007 (je reprend l’écriture de cette histoire près d’une vingtaine d’années après, donc les souvenirs s’effilochent…), de mémoire, nous faisons 2 autres concerts, un durant un mariage, un ami de Bernard. Nous jouons des reprises et des compos durant 2 sets de 45 minutes je crois.

Et puis un autre concert de nouveau à la salle de Brignancourt, je ne sais plus à quelle occasion, avec un concert de 45 minutes peut-être.

J’ai un sentiment un peu étrange, ça fait plusieurs semaines que j’ai l’impression d’être arrivé au « bout » de ce que je pouvais faire, de ce que nous pouvions faire avec le groupe. J’ai l’impression que l’on ne pourra pas dépasser ce « stade » de « petits » concerts. J’ai l’impression que si on veut avancer, on devrait en passer par une voie plus « professionnelle », ce qui est incompatible avec ma vie d’alors, qui mêle vie professionnelle et vie familiale.

Après ces 2/3 années passées à répéter, à faire des concerts, je sens que j’ai progressé sur l’interprétation, sur la « maîtrise » de la voix, mais j’ai l’impression d’être arrivé au bout de ce que je pouvais « produire ». J’annonce à mes 3 compères que j’arrête le groupe, en tentant d’expliquer cette « étrange » sensation.

Un peu de rétrospective...

En feuilletant mon classeur où j’ai tous les textes de mes chansons, j’ai aussi une feuille « volante » sur laquelle j’ai noté les titres des chansons ainsi que les années d’écriture. De ces années, j’ai finalement pas énormément écrit de chansons : Un monde à l’envers (septembre 2004), chanson sous influence Fred, un véritable tube, une chanson « puissante », « évidente », « directe ». A bien me remémorer l’impression que cette chanson « dégage », beaucoup ressentent l’immédiateté de cette chanson, un texte simple mais pas simpliste, un refrain accrocheur, un jeu de guitare percussif qui deviendra sous certaines chansons un peu ma marque de fabrique, et ma voix qui s’étend sous une large tessiture sur ce titre, allant piocher des notes dans les graves et d’autres dans les étoiles. J’éprouve une certaine « fierté » quant à l’écriture de cette chanson.

En avril 2005, c’est « regarde la valse » que j’avais écrit, une chanson « constestaire », un texte dont je ne suis pas peu « fier », chanson très « simple » aussi, sans être encore une fois simpliste, une chanson chargée d’émotion, où là encore, ma voix est en adéquation avec la musique, avec l’engagement du texte. Là encore, l’influence de Fred se fait encore plus « sentir » sur le plan musical. La voix est dans un registre plus grave et cette chanson permet de multiples variations quant à l’interprétation, avec des touches « ironiques », « mélancoliques », « rebelles ». Une belle chanson française qu’il est possible d’habiller sous différents arrangements, pourquoi pas des guitares un peu énervées, une batterie, tout comme un habillage plus « ancien » où pourrait se prêter un accordéon, une guitare acoustique, un violon.

Mars 2006, c’est « Courir, stresser » que j’ai écris. Là, c’est un tout autre style. A l’époque, il y avait le chanteur Anis que j’écoutais sur la Radio Neo qui chantait « Métro », en plus, un chanteur de la région puisqu’il était de Jouy-le-Moutier. Son style m’a beaucoup influencé sur cette chanson je pense, notamment au niveau du « débit » du texte. Mais c’est en tout cas une toute autre ambiance. Chanson « marrante », avec un texte « conséquent » qui conte la journée de quelqu’un qui « court » toute la journée pour accompagner les enfants à l’école, qui « court » au boulot, qui « court » dans les transports en commun, qui « court » pour reprendre les enfants, les devoirs, la douche, le repas, pour enfin se reposer avant que sa compagne (je ne vous dis pas la « fin » de la chanson, allez du côté des chansons pour découvrir le texte)… Une chanson marrante avec un thème sifflé, des accords « jazzy », une assez belle réussite, une chanson dont je suis assez « fier » aussi. Et je m’éclate beaucoup à chanter cette chanson qui donne un élan d’humour quand on l’écoute.

Mais finalement, 3 chansons en 3 ans, c’est tout de même assez peu. Je viens de faire le compte de ce que j’avais écrit durant toute ces années, c’est 89 textes que j’ai « couché » depuis 1987 jusqu’en 2006, sachant que seulement 5/6 n’ont pas été « accompagné » de musique. Du coup, c’est près de 80 chansons que j’ai écrit durant cette vingtaine d’années. Alors bien sûr, il y a vraiment de tout, des textes durant l’adolescence, 2/3 chansons faites pour se marrer (dont le fameux Rap de la tarte aux pommes), des chansons de la toute première époque que je faisais plutôt au clavier, des chansons au début de mes années guitares, des chansons rock, des ballades, des chansons simples, des chansons « compliquées », je me rend compte que je n’ai pas arrêté « d’explorer » durant toutes ces années, et surtout que j’ai au fur et à mesure progressé dans l’écriture, dans la « composition », dans la mélodie, dans la musicalité, et que certaines chansons qui ont été écrites au début des années 90 tiennent encore la « route » plus de 30 ans après. A regarder un peu en arrière, j’ai réussi à écrire des chansons qui « traversent » le temps, et c’est une très belle « satisfaction ». Certaines chansons ont « marqué » des personnes également. J’ai en souvenir des personnes qui m’évoquaient certaines chansons qu’ils affectionnaient tout particulièrement. Et pour certaines chansons que j’ai rejoué bien longtemps après leur écriture, elles ne semblent pas datées d’il y a 30 ans. Certaines chansons sont intemporelles, et c’est quelque chose que j’ai toujours plus ou moins cherché, ne pas forcément « inscrire » une chanson dans l’air du temps, mais faire en sorte qu’elle puisse traverser le temps.

Soupirs, pauses et silences

Après la séparation du groupe en 2007, je met un peu de côté la musique, même si elle est toujours là, même si je joue toujours de la guitare de temps à autre, même si je chante quelquefois mes chansons, mais il y a beaucoup plus de silences, de pauses, de soupirs que de notes.

C’est une très longue période sans écriture, j’ai raccroché les cordes et le stylo. Je n’ai pas vraiment de souvenir d’avoir joué en public, ou bien partagé un moment musical avec quelqu’un durant beaucoup d’années.

La musique revient comme une petite ritournelle, elle ne vous quitte jamais vraiment. Elle est là, à côté, proche, attendant de vous reprendre par son petit air. Elle est revenue d’une drôle de manière, par petites touches.

Courant 2018, au sein de la société dans laquelle je travaille, Jean-Christ a monté une chorale. Il réunit plusieurs personnes de l’entreprise le midi, une fois par semaine ou tous les quinze jours, pour chantonner des chansons gospel, un peu à tendance religieuse. Il fait parti lui-même d’une chorale et il joue le chef de choeur au sein de notre entreprise. Il est passé dans les bureaux pour « recruter », j’ai « décliné ». Puis il est revenu à la « charge » une autre fois, me disant qu’il n’y avait pas beaucoup de voix d’hommes et donc qu’il avait besoin de moi. Comme c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, j’accepte de rejoindre le groupe. On est une petite dizaine de personnes, à chanter des chansons dans un style africain religieux. C’est sympa. Dans les premiers instants, j’ai du mal à « entendre » les autres, me concentrant avant tout sur ce type de chant pour lequel je ne suis pas familier, et au fur et à mesure des séances, je commence à entendre un peu notre groupe dans son ensemble et à « profiter » de la musique, des différentes voix, et des chants et contre-chants organisés par Jean-Christ. Ca sonne bien, c’est sympa, c’est pas forcément un style de chant que j’affectionne pleinement, mais dans tous les cas, c’est sympa à nouveau de chanter en groupe, de partager de la musique avec d’autres personnes.

On se réunit une fois tous les 15 jours je crois, au gré des absences de certains, des réunions, des rendez-vous, on combine tant bien que mal avec l’emploi du temps de chacun, mais on arrive toujours à se retrouver pour ce moment musical. Jean-Christ met tout son coeur dans la « direction » de notre groupe vocal, et c’est très communicatif. Il essaye d’amener les personnes à se « libérer » vocalement. On passe de bons moments. Et vient le jour où Jean-Christ va quitter la société, il part pour d’autres aventures. Et en moi-même, je me dis que ça serait trop bête que ça s’arrête, que cette initiative est vraiment sympa et qu’il faut que notre petit groupe continue de chanter. Avant son départ, je lui fais part de mon idée de continuer le groupe, et que j’en tenterai d’en assurer la direction. Il accueille ça avec plaisir bien évidemment.

En octobre 2018, je prend la continuité. Au fil des mois, des personnes sont parties, des personnes sont arrivées dans la société, je fais le tour pour faire du « recrutement » et j’explique aussi qu’on va aussi « élargir » le répertoire, sans forcément se cantonner à des chants religieux. Certaines personnes sont désireuses de rejoindre le groupe mais elles ont cette envie d’être sur un autre type de répertoire. Sans pour autant abandonner tout ce qui avait été fait, on conserve 2/3 chants et on ajoute au fur et à mesure des chansons proposées par les uns et les autres. On se réunit une fois tous les 15 jours, et notre petit groupe est composé d’une bonne quinzaine de personnes. C’est pas toujours simple, car « modestement », j’essaie de continuer sur la lancée de Jean-Christ, en proposant 2/3 groupes vocaux différents, des harmonies, des contre-chants, des idées d’arrangements. On fait notamment Blackbird des Beatles où on réussit à faire de belles choses par moment. Toutes les mêmes de Stromae, Trampoline, Stand by me, Un autre finistère, etc. Le groupe est à « géométrie variable », au gré des arrivées et des départs dans la société. Il ne reste qu’une ou 2 personnes qui étaient là en octobre 2018, mais nous sommes alors encore une petite dizaine dans le groupe.

Je passe tous les jours par la gare de Saint-Lazare pour me rendre au travail, et il y a un piano en plein milieu de la gare. Il arrive parfois que plusieurs personnes se réunissent autour du piano et s’unissent pour chanter. Je me dis que ça serait bien qu’on puisse faire quelque chose d’un peu « équivalent » pour notre groupe, c’est à dire avoir un « but », avoir une « représentation » pour conserver la motivation, et que le fait de répéter puisse aboutir à quelque chose. Je me dis que ça pourrait être cette idée, qu’un midi, au lieu de répéter dans notre entreprise, on se « délocalise » pour aller à Saint-Lazare et faire une petite représentation de 15/20 minutes.

Nous sommes en mars 2020 et le covid vient apporter une drôle de musique, coupant court à toute activité. Du coup, on reste chez nous, plus d’entreprise, plus de groupe, c’est le silence total. Ce satané virus aura raison du groupe, mais aussi du lieu où je travaille. Le site de Wagram (Paris 17) où je travaille sera « délocalisé » à Versailles avec un regroupement de différentes entités. Sur le site de Versailles, il y avait aussi un groupe vocal, une chorale au sein de l’entreprise, qui se réunissait 1 fois par mois. Une amie de la directrice venait au piano pour accompagner, avec partitions pour les différents groupes vocaux. Et le Covid a coupé court là aussi à cette belle initiative.

Une nouvelle cour

Septembre 2021, la directrice me propose qu’on reprenne l’activité chant. Elle avait entendu parler du groupe de chant à Wagram qui avait été initié par Jean-Christ, et que j’avais repris à son départ. Elle me propose que j’accompagne à la guitare le groupe, ce que j’accueille avec plaisir bien évidemment. De mémoire, on fait Drôle de vie de Véronique Sanson, Help des Beatles avec tous les contrechants et les harmonies, il me semble que l’on fait Amstrong de Nougaro et pas mal d’autres chansons que j’ai oublié. On se réunit une fois toutes les 3 semaines je crois, en essayant de jongler là aussi avec les emplois du temps des uns et des autres. Je crois qu’on débute à une quinzaine de personnes, et le nombre s’étiole au fur et à mesure des séances, c’est là aussi à géométrie variable avec la disponibilité et les départs. De fait, on est un peu moins, finissant plutôt à 7/8 personnes je crois, mais c’est malgré tout très bien, et on finit par faire quelque chose d’un peu moins « institué », c’est un peu plus « free-style » au niveau des chansons, on ne reprend pas forcément les mêmes chansons d’une séance sur l’autre.

Les séances sont enjouées, on brasse beaucoup de chansons différentes, et le groupe diminue un peu, avec d’autres départs. Nous finissons par être un « noyau dur » de 4/5 personnes et on se réunit quasiment 1 fois par semaine, un midi. Les semaines passent et j’ai toujours en tête que si on veut faire « durer » ce groupe, il faut trouver aussi quelque chose pour conserver la motivation. Pour moi, c’est toujours évident. Chanter, répéter, chanter, répéter, c’est pour un jour se « représenter » et se « produire » devant un public. La musique pour moi, ça a toujours été cette « évidence » du partage. Nous sommes en septembre 2022, et je me dis qu’on pourrait viser la fête de la musique prochaine, en juin 2022, et pourquoi pas se présenter sur une scène à Versailles. J’en parle à une personne du groupe qui trouve l’idée formidable, et qui propose qu’on fasse quelque chose pour la fin d’année, pour le repas de fin d’année en décembre. Je ne voyais pas les choses aussi tôt.

On commence à élaborer une liste de chansons à 3 personnes, à « définir » un programme d’une trentaine de minutes et en comptant bien, il nous reste une dizaine de semaines. C’est sans compter que le groupe vocal va comprendre aussi un bassiste, un batteur percussionniste. On commence à s’embarquer dans quelque chose d’un peu plus « construit ». De fait, on entame des répétitions une fois par semaine, parfois aussi des soirées avec plus de temps, pour mettre en place les 6/7 chansons. Nous sommes 4 au chant, 2 filles et 2 garçons, une personne à la basse et une personne à la batterie électronique / percussion, et moi à la guitare acoustique. On a du mal à réunir tout le monde au même moment, on répète les morceaux qui finissent par « tenir » la route. On joue With or without you de U2, Yesterday des Beatles, Mrs Robinson de Simon and Garfunkel, Dream a little dream on me des Mamas and Papas, Le lion est mort ce soir version Pow Wow, Prendre Racine de Calogero, une chanson de Bob Marley où le bassiste devient le guitariste / chanteur et où je prend la basse. Nous avions aussi répété A ma place de Zazie / Bauer et Mourir demain de Obispo / Saint-Pierre que nous n’avons finalement pas retenu.

Le « grand jour », tout le monde de l’entreprise se réunit dans cette grande pièce durant l’apéritif du midi pour écouter le concert. L’ambiance est bonne enfant et bienveillante, on fait le « show » sans trop de couac, on passe un bon moment à faire notre petit concert. Durant tout le temps des répétitions, on a pas mal échangé également sur les musiques qu’on écoutait les uns et les autres, et j’ai aussi « révélé » que j’avais écris pas mal de chansons durant le passé, en jouant 1 ou 2 parfois. Une des personnes écrit de son côté, et on partage pas mal ce que l’on « produit ». Après le concert, c’est la période des vacances de noël et on continue de discuter à 3 personnes du « noyau dur ». Je leur soumet l’idée que l’on pourrait continuer l’aventure musicale, et pourquoi pas faire un groupe basé plutôt sur des compositions. Lors d’une répétition, nous étions ces 3 personnes et lorsque nous avions chanté With or Without You, j’avais ressenti quelque chose que j’avais ressenti avec le groupe Anonymat, cette sorte de « symbiose » musicale. C’est difficile à décrire comme impression, mais c’est quelque chose d’un peu « magique », vous vous sentez soudain un peu coupé du monde, il n’y a plus de notion de temps, vous êtes juste là dans cet instant musical et de partage. L’une et l’autre ont accueilli favorablement la proposition.

Une nouvelle guitare

Durant la période des vacances de noël, nous échangions pas mal sur l’écriture, je leur partageais tout mon « répertoire », et on commençait à échanger des textes, des musiques, jusqu’à même élaborer concrètement deux nouvelles chansons. De mon côté, « l’inspiration » et surtout l’envie d’écrire revenait, de manière très « amplifiée ». Je ne saurai trop dire pourquoi, mais j’avais envie aussi d’un nouvel instrument, d’une nouvelle guitare acoustique. Celle que j’avais était très « bon marché », je la traînais depuis longtemps, et elle manquait cruellement de « coffre » dans les graves. On en avait souvent parlé avec Greg qui était un pur guitariste, et qui me disait que c’était un « style » de jouer avec cette guitare, c’était particulier, c’était un son, que pourquoi pas si c’était comme ça que j’envisageais « mon » son, et je comprenais bien à travers ces paroles que je ferai mieux de changer de guitare 🙂 . Et du coup, c’était le moment, je me rendais juste avant noël dans le magasin de musique près de chez moi. Et pour cette guitare acoustique, j’ai fonctionné de la même façon que pour ma guitare électrique, au « coup de coeur visuel ». J’ai remarqué tout de suite une guitare électro-acoustique que je trouvais plus « belle » que les autres, qui était aussi dans mon budget. Mais parmi cette gamme de prix, il y avait bien 7/8 guitares différentes. Je l’essaye, et je suis tout de suite conquis, c’est forcément autre chose que la guitare acoustique que je possède. Cette guitare est un vrai coup de coeur. De mémoire, je joue bien une vingtaine de minutes dessus. Je reviens chez moi avec des étoiles pleins les yeux très certainement, j’en parle à ma femme qui me dit que ça ferait un beau cadeau sous le sapin… On retourne au magasin 2/3 jours plus tard, je la reprend en main, toujours les mêmes sensations, et histoire malgré tout d’être vraiment sûr, j’essaye 3/4 autres guitares qui sont dans les mêmes prix, mais rien n’y fait, cette guitare, elle sonne bien mieux que les autres. Et pourtant de mémoire, il y avait une Martin dans les autres guitares, qui est une marque « réputée ». Les autres guitares n’avaient pas à rougir, mais devant celle qui m’avait fait un clin d’oeil quelques jours auparavant, elles n’avaient aucune chance. Et donc on quitte le magasin avec une nouvelle très belle 6 cordes, protégée dans une belle housse bien solide. Ma femme a troqué son habit contre celui du père noël et c’est un très très beau cadeau que j’ai sous le sapin. Et évidemment, je joue, je joue, je joue, je joue, cette guitare est un vrai « miracle », et je me demande comment j’ai pu jouer avec mon ancienne guitare. J’ai même l’impression de mieux jouer de la guitare. Pourtant le manche est malgré tout plus épais, mais je ne saurai comment dire, une nouvelle musique sort de cet instrument fabuleux. Cette guitare est une LAG, une marque française et je ne le sais pas encore à ce moment là, mais elle va me sortir un sacré paquet de chansons à venir.

Retour à l'écriture

A la rentrée de septembre 2022, l’inspiration était revenue un peu. Sur la route pour aller à Versailles, soudain des bribes de musique, des mots venaient tout seul, sans même les avoir « demandé ». Je prenais alors mon téléphone à un feu rouge ou dans les embouteillages pour noter ce qui venait, ou pour « chantonner » la musique ou la mélodie qui me traversait. J’ai toujours vécu la création musicale un peu de cette façon, un peu « ésotérique », il y a quelque chose d’un peu « paranormal ». Me concernant, car je ne sais pas comment la création vient pour les autres, mais ça arrivait sans trop y penser parfois, de façon un peu instantanée, un peu fulgurant. L’exemple le plus « criant » est l’écriture de la chanson le vol du bourdon où j’avais tout écrit, paroles et musique en 1 heure de temps. Et là, ça « revenait » un peu de cette façon, sans même y penser, sans même penser à écrire un texte, sans même penser à écrire une chanson, sans même penser à élaborer une mélodie. Ca « revenait » tout seul.

Deux chansons étaient « nées » durant cette période de septembre 2022, « A votre santé » qui traitait du problème à trouver un médecin désormais, et de toute la belle santé que nous avions avant, détruite par les politiques successives, avec dans ce texte une phrase qui revient en leitmotiv : quoiqu’il en coûte… Une belle chanson qui rend hommage aux personnels de santé, un texte dont je suis assez « fier » et avec en filigrane une très belle émotion quand je la chante.
A votre santé.
Levons nos verres on va trinquer.
A tous maux de société.
Y’a plus personne pour se faire soigner.
A votre santé.
La coupe est pleine de rentabilité.
Une belle pilule pour économiser.
Pas de pansement sur l’humanité.

L’autre chanson, une très belle chanson d’amour avec un très bon titre : mon coeur chante pour toi. Pareil, plutôt très satisfait du texte, belle mélodie, un refrain qui est d’une pure douceur, qui « contrebalance » avec un côté plus « chaloupé » dans les couplets. Je relis le texte, et je le trouve tout de même assez réussi. Ecrire une chanson d’amour, c’était pour moi toujours un « risque ». Le risque de ne pas livrer quelque chose d’assez bien, et puis j’ai une sorte de pudeur à écrire sur ce thème, à livrer des sentiments, c’est quelque chose que je ne savais pas trop faire par le passé. Mais là, c’est venu et de très belle manière. Ma femme a accueilli cette chanson qui lui est destinée avec de belles larmes de joie.

Tu sais bien que je ne suis pas habile.
Pour écrire des mots d’amour.
Loin des discours volubibles.
Clamer haut et faire la cour.
La pudeur, les secrets.
Sont de belles excuses, simplement.
C’est la crainte, le tourment.
De poser des lignes sur ses traits.

Puis une autre chanson est venue en plusieurs temps : les petits bonheurs. Le premier temps, c’est un dimanche matin dans mon lit où je commence à me réveiller, je suis encore un peu dans le sommeil, un peu dans le réveil, vous savez, ce moment bizarre un peu entre deux. Et à ce moment là, une musique et une mélodie arrivent de plein fouet, très « énergique », un truc vraiment sympa, et ça tourne, ça tourne, ça tourne. Le truc me lâche pas. Et finalement, je vais prendre la guitare 1 heure plus tard pour essayer de trouver l’harmonie, la mélodie, et j’arrive à « dégoter » tout ça. J’ai la musique, ne reste plus qu’à trouver un texte là-dessus. Une musique très enjouée, assez énergique. De fil en aiguille, ça sera « les petits bonheurs ». Ce titre, c’est ma belle-soeur qui me l’aura « insufflé » des années auparavant. Dans une discussion un jour, elles parlaient des petits bonheurs, ces petits bouts de bonheurs qu’il faut décrocher. J’avais trouvé ça intéressant et plutôt super comme approche. Et cette idée m’est revenue, et elle collait bien sur cette musique, sachant qu’on m’avait envoyé la musique du refrain mais aussi celle du couplet ce fameux dimanche matin. Je dis « on » car je ne sais pas qui me l’a envoyé. Quand je disais plus haut qu’il y avait un côté « ésotérique » me concernant par rapport à la création musicale…

Les petits bonheurs c’est trois fois rien.
Ils sont à portée de main.
Les petits bonheurs sont devant toi.
Devant chacun de tes pas.
Les petits bonheurs au quotidien.
Le midi soir et matin.
Les petits bonheurs te tendent les bras.
Accueille-les comme il se doit.

Un cru 2023 exceptionnel

Après les vacances de noël, on reprend notre activité musicale du midi, une fois par semaine. Et finalement, le bassiste du groupe m’annonce qu’il veut bien se joindre à nous pour constituer le groupe. Je lui avais parlé un peu du projet avant les vacances de noël qu’il avait décliné. Mais finalement, notre trio devient un quatuor et c’est super cool. On partage beaucoup à travers un groupe Whatsapp, et de mon côté, je commence à rentrer dans une « frénésie » d’écriture. Le groupe quant à lui, ce n’est pas forcément si « simple ». Pas simple de répéter un midi par semaine, où parfois il en manque un, ou deux. Ou bien on reporte car pas disponible. C’est un peu en « dent de scie ». J’ai un peu la sensation que ça va être compliqué de constituer quelque chose et de véritablement faire un groupe, et de se lancer dans un projet « réel ». Et faute de temps, on arrive pas à « s’asseoir » autour d’une table et de discuter véritablement de ce que l’on voudrait faire. Je ressens quelques « divergences ». Sans se prendre trop la tête, on continue tant bien que mal les répétitions jusqu’au jour où, je ne sais pas trop, mais j’ai un besoin de « m’isoler » musicalement. L’envie d’écrire devient de plus en plus « oppressante » et il n’y a presque plus que ça qui compte, au point que je coupe la radio, je coupe le son et de fait, j’essaye d’expliquer comme je le ressens aux autres personnes du groupe ce « besoin » d’arrêter momentanément.

Et là, quand je parle de frénésie, c’est quelque chose d’assez bizarre qui arrive. Je rentre dans une « vague » d’écriture. J’écris quasiment une chanson par semaine, voire parfois deux. Je ne sais pas trop ce qui déclenche cette envie, peut-être toutes ces années sans avoir écrit une ligne. J’ai la sensation d’avoir plein de choses à dire et qu’il faut que ça sorte. L’année 2023 est sacrément exceptionnelle sur le plan de la création des chansons, je n’ai jamais autant écrit de chansons, sans y sacrifier pour autant la qualité.

5 janvier – Elle et il
13 janvier – J’irai toujours du côté
Fin janvier – La reine du pacifique
3 février – J’aime les gens
17 février – Ta robe au vent
5 mars – La traversée du désert
6 mars – Désarme le monde
12 mars – L’universel langage
18 mars – il suffit d’un sourire
27 mars – Un monde en perdition
31 mars – La montagne tutoie la mer
10 avril – Mille vies
18 avril – La ballade de Billy et Johnny
23 avril – Dans le sac des filles
4 mai – T’as tout compris
15 mai – Chanter c’est de mettre à nu
21 mai – Le monde se barre en
24 mai – Jamais trop tard
2 juin – Mirage
15 juin – Je suis un fils du vent
27 juin – Organique
12 juillet – Condamné à vivre
25 juillet – Sous mon porche
16 août – Il faut parfois se perdre pour se trouver
24 août – Jusqu’à la fin de l’été
31 août – Buffet à volonté
12 septembre – Te souviens-tu de cette lumière ?
15 septembre – A côté de la plaque
27 septembre – On est pas des machines
5 octobre – Ma place au paradis
7 octobre – Si les planètes sont alignées
11 octobre – Je viens comme je suis
19 octobre – Je n’ai jamais su
13 novembre – Un peu d’aspérité
19 novembre – Mes cliques et tes claques
3 décembre – Il n’en met pas une dedans
15 décembre – On a besoin d’horizon

C’est au total 37 chansons que j’écris durant l’année 2023, et ça fuse dans tous les thèmes, tous les styles, je passe d’un style musical à un autre, d’un style de texte à un autre. Je profite de la promenade le soir avec ma chienne, durant 30 minutes, pour écrire des textes sur mon téléphone. En 2/3 soirs, je boucle généralement le texte. Le soir suivant, je fredonne une mélodie, je l’enregistre en me baladant, tantôt le couplet, tantôt le refrain, et puis après, je prend ma superbe guitare et je « couche » la chanson, je relie le texte avec la mélodie trouvée, la chanson est « bouclée », je passe à la suivante. Quand j’y repense, c’est une drôle d’année, car en plus, il y a très peu de chose à jeter dans ces chansons. Certaines même sont, je pense, vraiment très bonnes, parmi les meilleures que j’ai pu écrire. C’est aussi un véritable jukebox musical : des ballades, des chansons blues, des chansons enlevées, ça va dans tous les sens. Il y a 2/3 chansons qui sont de même « filiation », j’appelle ça des chansons « cousines », mais dans l’ensemble, cette volonté que j’ai toujours eu de ne pas écrire deux fois la même chanson, j’ai essayé de l’appliquer durant cette année 2023.

Et pour conclure, parmi toutes ces chansons, j’en prendrai 11 pour un projet. Je ne sais plus comment ça « vient », mais je partage ces chansons écrites avec 2/3 personnes, dont Greg qui m’envoie d’ailleurs 2/3 enregistrements de musique, parfois juste une guitare, parfois un enregistrement complet, et je pose des textes dessus. Ca débute par « Mirage », musique qu’il avait nommé comme ça, et je suis parti de ce titre pour écrire le texte. Condamné à vivre, une superbe musique aussi qui m’a inspiré instantanément. Jusqu’à la fin de l’été, où là, c’était une musique « complète » que Greg m’avait envoyé dénommé « Until the end of summer ». Des guitares, basse, percussion, une musique incroyable où je n’avais plus qu’à trouver le texte que j’ai terminé en une seule session d’1 heure 30, un texte dont je suis très heureux, avec beaucoup de « contournements », et pour ensuite trouver la mélodie au bout de 2 essais. Egalement Ma place au paradis, musique complète dénommée « Heaven » avec une mélodie chantée, sur laquelle j’ai écrit un texte en respectant la mélodie. En échangeant avec Greg, je crois que c’est là qu’est venue l’idée de faire un album. Constituer un album, en regroupant des chansons, me relancer dans l’enregistrement.

L'album organique

Dans cette réflexion de faire un album, mon premier « problème » a été de dire : quelles chansons je sélectionne ? Et là, très très gros dilemne. La question de faire cet album a dû arriver vers juillet je crois, et j’avais déjà une vingtaine de chansons écrites cette année, sans compter toute la « matière » des précédentes années. Et je continuais d’écrire chaque semaine. C’était super compliqué pour moi de faire une liste, car j’avais tellement envie de mettre celle-ci et celle-là et aussi celle-ci ou telle autre, mais du coup, c’était plutôt un double album que je devrais faire. Il fallait bien faire un choix, en mettant de « côté » certaines chansons que j’affectionne autant que celles sélectionnées. Je crois que la première sur laquelle je me suis « lancé », c’est « T’as tout compris ». Enregistrement de la guitare rythmique, de l’harmonica, du clavier, le début était très « surchargé ». Et je commence à faire une liste de chansons, et on projette avec Greg de travailler ensemble sur les morceaux. Je débute quelques pistes de guitare rythmique, je lui envoie les fichiers, il peut ainsi travailler de son côté. L’ensemble est un peu « fouilli » car on avance sur 3/4 chansons en même temps. Je travaille tout seul « La montagne tutoie la mer » avec la guitare rythmique, la basse, le banjo, l’harmonica, les voix. Je suis « interrogatif » sur l’harmonica et je demande à Greg s’il peut faire cette « piste » d’harmonica car il joue bien mieux que moi de cet instrument. Il me dit que le jeu est « correct » et en plus, le morceau ne le branche pas plus que ça. Je me souviens aussi qu’il m’avait dit qu’il imaginait de la trompette sur ce morceau. Sait-on jamais, peut-être un jour y aura t’il une version avec de la trompette 🙂

On finit par se poser un peu plus et on décide de travailler un seul morceau à la fois, de le terminer et d’en faire un suivant. On fait « Sous mon porche » pour lequel je fais la guitare rythmique, la basse, le banjo et la voix, et je lui envoie le fichier avec les différentes pistes. Greg travaille dessus, et pendant ce temps là, je travaille sur d’autres morceaux, sur les pistes « principales » de guitare rythmique. On parle avec Greg de l’arrangement de « Sous mon porche » et je suggère qu’on puisse amener les instruments les uns à la suite des autres pour l’intro, pourquoi pas essayer comme ça ? Greg fait un travail remarquable d’édition, une piste d’harmonica tout le long du morceau magistral et une guitare slide à la fin du morceau qui est simplement un chef d’oeuvre. A l’écoute, cette guitare slide me fait dresser les poils la première fois que je l’entend. La chanson est super bien arrangée, super bien « sonorisée », elle sonne merveilleusement bien. Elle a une couleur blues country incroyable, une vraie réussite. A l’écoute, on est dans les plaines du far west, la chanson a une vraie ambiance.

Sans vraiment le savoir et le « décider », les chanson de l’album prennent une couleur acoustique, avec la guitare acoustique qui est la base rythmique de tous les morceaux et qui est « prédominante », et qui, quelque part, fait le « lien » entre les différentes chansons. Les différents instruments ajoutés sur telle ou telle chanson donnent une « couleur » générale à l’album, avec de l’harmonica, du banjo, du cajon, de la basse, des sifflements, quelques guitares électriques. Malgré quelques styles musicaux différents entre certaines chansons, on a du blues, de la pop, du rock, des ballades, ça forme une sorte d’ensemble sans même l’avoir trop calculé, et la guitare et ma voix permettent certainement de faire un lien entre tous les morceaux qui constituent cet album.

Pendant de nombreux mois, je continue les enregistrements, sans pouvoir m’y consacrer pleinement, et donc ils s’étalent sur une année et demi. Ce temps est certainement nécessaire, pour laisser reposer le travail parfois, et pouvoir réécouter avec des oreilles « neuves » ce que l’on a produit.

2024, l'enregistrement prend le pas sur l'écriture

Début 2024, je débute l’année comme 2023 a été terminé, c’est à dire dans l’écriture de chansons, de façon plus « espacée » cependant. Je suis moins dans une « frénésie » et j’entame début février l’écriture d’une chanson au piano. S’en suivront deux autres chansons au piano, dont une pour laquelle j’avais commencé la musique il y a bien 30 ans. J’ai ainsi une période « piano » avec 3 titres, et une 4ème chanson avec une musique au piano envoyée par Greg dont je fais le texte. Après cette petite « récréation pianistique », je reprend la guitare pour l’écriture de 3 chansons. Et début avril, j’arrête « subitement » d’écrire. Je ne ressens plus ce « besoin » d’écrire et mon esprit est accaparé par l’enregistrement des chansons pour l’album. Je continue de faire de l’enregistrement, des guitares, de la basse, du cajon, de l’harmonica, des voix, j’avance dans les arrangements des titres et je suis assez satisfait de la manière dont l’ensemble sonne. Fin août, j’écris une chanson qui est une « commande » pour mon ami Yann qui va se marier début septembre, et qui m’a demandé d’écrire une chanson intitulée « la recette du bonheur ». J’arrive à écrire une chanson swing / pop très « lumineuse » que je leur chante lors de la soirée du mariage.

Les enregistrements touchent à leur fin, les chansons sont abouties, je retravaille un peu le son, le mixage, les effets sur les voix, j’essaie d’uniformiser un peu certaines choses. Les 12 chansons sont « prêtes », et maintenant, vient le temps d’un autre type de travail, création de compte pour diffuser l’album via un diffuseur digital pour être présent sur les plateformes, enregistrement à la SACEM, la création de ce site internet, la création d’un clip pour la chanson « phare » de l’album : Organique. La musique, ce n’est pas que de la musique. Tout ça prend bien sûr un temps considérable et les mois continuent de s’allonger.

L’album est diffusée sur les plateformes et le prochain travail va être de contacter les radios locales pour proposer le titre Organique, et ensuite d’autres titres dans les mois qui suivront pour faire la « promotion » de l’album. J’ai tourné un autre clip pour lequel il faut que je fasse le montage, pour la chanson « Le monde se barre en ». Il faut que je finisse l’avancée sur la SACEM. Bref, ça n’en finit pas et j’ai l’impression que je n’aurai jamais le temps de tout faire. J’en prend mon « parti » et je me dis que j’ai le temps, que rien ne presse, je n’ai aucune obligation, je peux faire les choses à mon rythme. Le temps, ça me connaît, je sais jouer dans le temps, et très souvent à « l’arrière du temps ». Tiens, c’est une des dernières chansons écrites en avril 2024…