J’ai une vieille paire de godasses trouées
Elles en ont vue de toutes les coutures
Je m’sens bien dans mes pompes usées
Même si c’est pas la bonne pointure
J’ai une vieille casquette sur la tête
Elle me protège sur tous les fronts
Bien vissée au dessus des mirettes
Même si elle est trop serrée dans le fond
J’ai un vieux futal sur les guiboles
Froissé jusqu’à la moelle, percé de trous
Et il tombe sans arrêt sur mes groles
Malgré ma ceinture criblée de clous
On peut pas dire que je fais marcher l’économie
Mais je suis le prince de l’écologie
User jusqu’au bout ce qui est durement acquis
Paraitre neuf avec du vieux t’as tout compris
J’ai une vieille caisse entre les pognes
Elle en a bouffé des kilomètres
Mais elle roule, dure à la besogne
Même si il faut changer toutes les pièces
J’ai une vieille guitare bien amochée
Plus d’vernis, usée jusqu’à la corde
Mais elle sonne d’enfer, manche affrété
Même si je touche les cases dans le désordre
J’ai une vieille bicoque à retaper
Le sol, le toit, ça coûte une mine
Je sais bien qu’il va falloir plancher
Si je veux pas qu’elle finisse en ruine
Refrain
J’ai un vieux cabot court sur patte
Mais il est fidèle loyal jusqu’à l’os
C’est pas une truffe, pas un chien de race
Mais le plus canin de tous mes potes
J’ai une vieille carne qui m’accompagne
Un peu bancale, plus trop cotée
Mais elle est douce et elle m’épargne
Quand je veux jouer le jeune premier
J’ai une vieille tronche bien burinée
Qui a pris la pluie et le soleil
Mais y faut qu’je fasse avec, c’est la seule que j’ai
Et elle est moche quand elle fait la gueule
Rendez nous le temps du soleil et oublions l’hiver
Après toutes ces journées grises et si peu de lumière
On avait stoppé les horloges et gardé l’heure d’été
Guetté à la fenêtre le moindre signe de beauté
Rendez nous le temps du soleil et le goût des fruits
Les pêches et mirabelles qui attendent d’être cueillies
Toutes ces saveurs oubliées, ces odeurs de miel
Et tous ces verres de rosé qu’on déguste sous le ciel
Rendez nous le temps du soleil
La mer les vagues et le sel
Les rayons la chaleur sur nos peaux
Et t’embrasser, que le monde est beau
Rendez nous le temps du soleil et les robes des filles
Les couleurs des fleurs, les violettes les jonquilles
Le sourire de ces belles, leurs danses gracieuses
Aux rythmes des salsas, des musiques lumineuses
Rendez nous le temps du soleil et les mots d’amour
Qu’on chuchote aux oreilles pour faire la cour
Quand les corps se serrent dans de belles cadences
Nous retournent les esprits dans de sacrés transes
Refrain
Rendez nous le temps du soleil et des jours heureux
Les sourires au beau fixe, et tous les gens radieux
Les chansons les guitares et nos voix dans les cieux
Et le monde tout en bleu se reflète dans tes yeux
Sans attendre que les anges tombent du ciel
Sans voir les nuages providentiels
Sans espérer l’accueil éternel
Sans penser qu’on me tende des ailes
Je ne vais pas pousser des cris
Ni même passer à côté de la vie
Je ne vais pas compter les nuits
Pour gagner ma place au paradis
ma place au paradis
Sans chauffer le soleil pour qu’il me fasse un signe
Sans regarder les cieux qui s’illuminent
Sans imaginer l’horizon qui se dessine
Sans rêver à l’espoir qui se devine
Refrain
Je n’ai qu’une seule vie
Je ne vais pas attendre le paradis
Vivre pleinement toutes mes envies
Je ne vais pas attendre le paradis
Ma place au paradis
Refrain
Dans cette frénésie où l’on ne sait plus quoi inventer
Dans cette douce folie où l’on ne sait plus quoi chercher
Devant ces écrans futiles qui nous mènent par le bout du nez
Et vendent des pacotilles en vingt quatre heures livrées
Ces géants invincibles qui nous écrasent du bout des pieds
Et nous promettent l’impossible en très grande quantité
Ils font sauter nos fusibles et assurent l’électricité
Et toutes nos âmes vacillent sans être à satiété
C’est un grand bain où l’on a plus la trouille
De ne plus avoir pied alors que tout nous mouille
De se croire en surface, notre volonté rouille
Totalement submergé, le monde se barre en…
On reçoit en abondance nos prières exaucées
Les dieux de la livraison savent bien écouter
Perdus dans ces circuits, à quels puces se vouer ?
Et c’est la grande matrice qui finit par se marrer
On a troqué nos valeurs en ticket d’abonnés
Laché tous nos principes en cartes de fidélité
Vendu le corps et le cœur en échange à consumer
Peu importe si l’on brûle nos esprits à consommer
Refrain
Un jour on videra les mers
On siphonnera les éléments
Restera à boire la poussière
Et la mise en bouteille des océans
On lèchera même nos pleurs
On épongera nos gouttes de sueurs
Un jour on rasera les forêts
On brûlera même l’herbe verte
Feu de tout bois à tout jamais
Et la mise en sac de la planète
On se battra pour un peu de terre
On cultivera des billets verts
Puisque c’est un monde en perdition
Qu’on atomise à coup de démolition
Et dans nos excès dévastateurs
On ravage la terre tout en douceur
Puisque c’est un monde qui s’écroule
Qu’on martyrise à grand coup de boule
Et le ciel s’effondre et nous foudroie
De mille éclairs dans un grand fracas
Un jour on remplira le ciel
On percera tous les nuages
Plus d’espace asphyxie mortelle
Et la mise à vide de nos paysages
On voudra juste un bon bol d’air
On souhaitera du bleu dans l’atmosphère
Un jour on badigeonnera tout de goudron
On aura tout recouvert de route
Sans plus aucune direction
Et la mise en lumière de tous nos doutes
On rêvera à porter des plumes
Et se décoller de ce bitume
Refrain
Un endroit caché aux yeux de tous
Un coin isolé où personne ne se pousse
Un climat tranquille et la douceur de vivre
Un chemin de sable qui mène à la mer
Une nature clémente où l’horizon se perd
Une balade facile aux senteurs d’anis
A chacun de nos pas, se dévoile le paysage
Puis viennent les embruns sur nos visages
Pour voir la montagne qui tutoie la mer
C’est ici
C’est notre paradis
Notre bout de soleil
Notre vague arc en ciel
C’est ici
Que tout nous unis
Le bonheur irréel
Souvenirs éternels
Une plage sauvage loin du vacarme
On entend le silence et le bruit des vagues
Un lieu où on respire et où on est libre
Face à nous le ciel, dans l’eau se réverbère
Décor idéal, et une brise légère
Un désert de rêve, notre privilège
Nos corps enlacés, un peu seuls au monde
Sur ce coin de sable, aucun bruit ne résonne
En voyant la montagne qui tutoie la mer
Refrain
Puisque plus rien ne vous cache
Seuls les mots vous dévoilent
Montrent les brûlures et les tâches
A peine masquées par les étoiles
On peut se jouer des lumières
Et se cacher dans les ombres
Les vérités vous éclairent
Par votre gorge d’outre tombe
Malgré les paupières closes
Les pensées renfermées
Les artifices qui explosent
La voix ne sait rien camoufler
Chanter c’est se mettre à nu
Louer les anges, voler à l’inconnu
Risquer son âme dans les miroirs
Ouvrir ses ailes à l’auditoire
Et même si les vents soufflent
Et les bois vous effeuillent
Reste votre filet qui pousse
Et couvre tous les écueils
Et aux mains qui s’agitent
Pour faire diversion
C’est bien vos sons qui habitent
Qui ne laissent aucune confusion
Si votre corps en pleine transe
Semble prendre possession
Ni mouvements ni danses
N’auront la même profusion
Refrain
Notre amour s’est révélé
aux premiers rayons du soleil
Dans la chaleur de l’été
Dans le matin qui nous réveille
Notre amour s’est fait bronzer
Il a pris des couleurs vermeilles
Sous la douceur échauffée
Drappé dans de beaux sommeils
Notre amour s’est élancé
Dans l’absolu des bleus du ciel
Sous l’horizon à peine couché
Fait de lumières et de merveilles
Mais notre amour ne tiendra pas jusqu’à la fin de l’été
Il terminera sa course à la fin de saison
Dans un grand crash illuminé
Et nos cœurs seront sans raison
Notre amour s’est fait brosser
Dans le sens du poids et du réel
Sous les eaux troubles à naviguer
Des tempêtes et orages passionnels
Notre amour s’est fait cramer
Marqué au fer rouge dans la dentelle
Dans le moindre détail écorché
Qu’on en tire plus aucune ficelle
Notre amour s’est fait brûler
Réduit en tas de cendres charnelles
Dans les souvenirs à attiser
Le feu et la flamme éternelle
Refrain
Et brûle jusqu’à la fin de tous les étés
Se consume dans une belle fumée
Et chauffe jusqu’à la fin de tous les étés
Se nourrit des mémoires incendiées
Débrancher toutes ces machines
Et tous ces réseaux qui nous bassinent
Couper les fils des discussions
Se voir en vraie résolution
Ne plus se toucher du bout de l’écran
Ni décrire au clavier nos sentiments
Enlever tous nos casques fantasques
Et nos mensonges virtuels qui nous masquent
Je veux du vrai, du corps, du réel
Je veux des formes et du charnel
Je veux de l’organique
De la chair, du sang, du viscéral
Mettre à zéro le numérique
Analogiquo-animal
Revenir en pleine réalité
Retour aux sens exacerbés
Toucher des bras, serrer des mains
Caresser des peaux et de l’humain
Sentir le pouls qui s’accélère
Couler le sang dans nos artères
Respirer à plein poumon
S’oxygéner d’une bouffée de libération
Je veux du vrai, du corps, du réel
Je veux des formes et du charnel
Refrain
Sous mon porche je regarde la pluie tomber
Les vents en rafale, les orages éclater
A l’abri sous mon toit, dans mon rocking-chair
Je taquine les cordes tranquille, sans rien d’autre à faire
Sous mon porche je regarde la neige tourbillonner
Et recouvrir de blanc entièrement mon quartier
A l’abri sous mon toit, au chaud sans pull-over
Et ma voix qui me chauffe, envoie de la buée dans l’air
Je vois passer les saisons
Et j’en fais mon affaire
J’en dépeins des chansons
Printemps été automne hiver
Je vois courir le monde
Et les âmes s’agiter
Dans d’innombrables rondes
Qui s’évaporent en fumée
Sous mon porche, bien à l’abri
Je suis à l’écart à contempler
Les saisons qui se suivent à l’infini
Bien au calme avec ma guitare à mes côtés
Sous mon porche, je regarde le printemps se lever
Les fleurs s’ouvrir et les abeilles encore butiner
A l’abri sous mon toit, de l’eau chaude en théière
Des breuvages et parfums qui me désaltèrent
Sous mon porche, je regarde le soleil se montrer
Réchauffer l’atmosphère de degré en degré
A l’abri sous mon toit, pas un seul effet de serre
Bien au frais à l’ombre, je me balance d’avant en arrière
Refrain
Tu ne me verras jamais débarquer en trois pièces costumes
L’habit fait souvent le moine mais c’est pas dans ma coutume
Je ne serai pas en lumière d’apparat sous le feu des projecteurs
Mais habillé de sincérité et de source de douceur
Je viens comme je suis
Tu ne m’entendras jamais tenir des discours de mensonges
Pour vendre des rêves, des espoirs ou des songes
Être habile dans les mots pour plaire et séduire
Mais encrés de vérité sans jamais me trahir
Je viens comme je suis
Je viens comme je suis
Sans faux semblant, sans démenti
Sans calcul, en simplicité
Et de la plus belle honnêteté
Je viens comme je suis
Sans rouages, sans compromis
Dans le plus clair des propos
Sans aucune tromperie dans les mots
Tu ne me verras jamais tenir et prendre les armes
Je met de côté les effusions et les drames
Pour les coups de gueule, et les coups de poing
Je les enrobe dans des poèmes en alexandrin
Je viens comme je suis
Tu m’entendras toujours regretter un geste, un malentendu
Dans tous ces faux pas qui ne passent pas inaperçus
Aucune volonté de vouloir blesser quelqu’un
Une maladresse est toute ma peine, tout mon chagrin
Je viens comme je suis
Refrain
Désormais je t’ai tout dis, tu sais à quoi t’en tenir
Si au seuil de ta maison, tu souhaites m’accueillir
Je viens comme je suis
Te souviens-tu de cette lumière ?
Le premier jour de notre rencontre
D’un seul coup le ciel s’est ouvert
Et s’est penché sur notre compte
Te souviens-tu de cette lumière ?
A la tombée du soir dans cette salle
Qui nous illuminait comme des éclairs
En un coup de foudre paranormal
Te souviens-tu de cette lumière ?
Et ces milles feux dans la nuit
Comme autant de bougies d’anniversaire
Qui allumaient nos cœurs comme par magie
Notre lumière brille à jamais
Un cadeau du ciel, une bénédiction
Qui nous éclaire et transparaît
En lueurs merveilleuses à l’horizon
Notre lumière inonde de sa chaleur
D’ondes positives sur nos visages
Un si beau soleil tout en douceur
Illumine notre vie, notre voyage
Te souviens-tu de cette lumière ?
Dans cette descente, sur cette route
Comme un témoin légendaire
Qui estompait le moindre doute
Te souviens-tu de cette lumière ?
Qui enrobait toute cette plage
Tel un signal ou un repère
Dans ce lieu qui remplirait nos pages
Te souviens-tu de cette lumière ?
Qui se manifeste à certains moments
Comme un rappel élémentaire
A tous nos instants importants
Refrain